Le blogue de Robert Rapillytag:robert.rapilly.free.fr,2024:/index.php/2023-10-30T14:04:08+01:00DotCleardaily12023-10-30T14:04:08+01:00Les Fables disparates d'Hérode Neth-Omphale2023-10-30T14:04:08+01:00tag:robert.rapilly.free.fr,2023-10-30:/470Robert RapillyDérobées en 1884, les Fables disparates d’Hérode Neth-Omphale ont refait surface en 2021 au Salon du Livre ancien et de l’Estampe de Pirou. L’exemplaire rescapé a bénéficié d’une restauration somptueuse des collages par Philippe Lemaire et de la reliure par Nadège Moyart.
J'ai eu... <p>Dérobées en 1884, les <a href="https://www.invenit.fr/produit/les-fables-disparates/">Fables disparates d’Hérode Neth-Omphale</a> ont refait surface en 2021 au Salon du Livre ancien et de l’Estampe de Pirou. L’exemplaire rescapé a bénéficié d’une restauration somptueuse des collages par Philippe Lemaire et de la reliure par Nadège Moyart.</p>
<p>J'ai eu la chance de retracer l’histoire de cet album fulgurant revenu du néant, aventure contée en postface du recueil. Il apparaît qu’une puissante alchimie de poèmes illustrés avait vu le jour bien avant les inventions oulipiennes, pataphysiques ou surréalistes. Rien moins que prémonition des Ou-X-Po selon François Le Lionnais.</p>
<p>Qui se cachait sous le pseudonyme crypté d’Hérode Neth-Omphale ? Une injustice est ici réparée, sources à l’appui : honorer la visionnaire Abipone Lules, géniale créatrice franco-argentine du XIXe siècle dont le chef-d’œuvre fut dérobé, le nom presque oublié.</p>
<pre> <img src="http://robert.rapilly.free.fr/images/FABLES DISPARATES.jpg" alt="" /></pre>
<pre></pre>
<p>Ces Fables de 1884 sont une ahurissante prémonition de Dada, de la ’pataphysique, de l’Oulipo.<br />
(Martin Granger — Les Nouvelles d'Archimède)</p>
<pre></pre>
<p>Depuis les notes de Walter Benjamin à Portbou, l’Espagne des Lettres brûlait de connaître les personnages des Fábulas dispares, Gil Blas en tête !<br />
(Pablo Martín Sánchez — Revista de Erudición y Crítica)</p>
<pre></pre>
<p>Combinez la langue de Marceline Desbordes-Valmore, l’œil de Berthe Morisot, la science de Marie Curie… voici Abipone Lules et les Fables Disparates.<br />
(Coraline Soulier — Zazie Mode d’Emploi)</p>
<pre></pre>
<p>Après que Gérard de Nerval ayant retrouvé François Villon dans l’au-delà lui eut parlé longuement des Fables disparates d’Hérode Neth-Omphale, tous deux dirent à l’unisson : « Ciel, ma potence ! »<br />
(Jacques Jouet — Projet Poétique Planétaire)</p>
<pre></pre>
<p>Saura-t-on jamais qui a inventé pareil prodige éditorial : Hérode Neth-Omphale ou Abipone Lules ?<br />
(Gilbert Farelly— Traité de Prosodie Ichthusson)</p>
<pre></pre>
<p>Unique recueil, et d’emblée le meilleur, de la grande Abipone ! Une œuvre lumineuse enfin tirée de son obscurité.<br />
(Jean-Paul Honoré — Atamashiri International Book Review of Osaka)</p>
<pre></pre>
<p>Ah, le fameux manuscrit trouvé à Pirou, ce féerique collage de poésie et d’érudition !<br />
(Bart Van Loo — Belgisch Literaire Tijdingen)</p>
<pre></pre>
<pre></pre>
<pre></pre>
<p>Tout autre chose pendant ce temps, des heures de sacerdoce oulipotager quotidien. Par exemple écrire des sélénets dont les mots rimes dits en verlan comptent l'E final des rimes féminines...</p>
<pre>Roaring Oyster Cult —
Cette huître de race
Jamais ne sera
Qu’objet de mon blâme
Ton flanc s’en meubla
Sitôt que tu ronfles
J’en ois le fleuron
Du creux de tes lombes
Bâille la belon
Or parmi les langues
Il en est gueulant
Ne jette les ancres
À ton fonds creusant
La légende à Dombes
Craint le mot bedon
Celle de Brest ombres
Ou skeud en breton</pre>
<pre></pre>
<pre>Attention ! illisible, le paragraphe qui suit
n’a de vague intérêt que sur la liste oulipo,
de par la tenue de contraintes. <a href="http://www.gef.free.fr/gem.php?texte=Non+%E0+ce+canon.+Et+si%2C+d%92un+%E9gal%E9+p%E9tard+us%E9%2C%0Ace+sud+rate+%3A+pelage+nudiste.+Luc+la+Carabine%0Alava+le+nibar+%E0+calcul.+L%92arc+lu+peste+%3A+seul%0Ablues+et+s%E9pulcral+%3F+Cr%E2neur%2C+apparu+en+arc+%3F%0ALaid%2C+arm%E9%2C+totem+radial+%3F+La+totem-radicelle%0Atel+le+Cid+arme+Total.+R%E9mi+ce+portatif+fusil%0Ap%E8te-pli+suffit+%E0+trop+%E9cimer.+Si+l%92on+a+relu%0Amissile%2C+relis+simuler+anolis.+Armure%2C+s%E9rum%2C%0AR%E2.+A+man%2C+a+pistolet%2C+a+matelot+si+Panama...">La gématrie</a> =
3333 ; chaque phrase est palindrome ; la mise
en page est justifiée en police Courier. Rbt_
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
Non à ce canon. Et si, d’un égalé pétard usé,
ce sud rate : pelage nudiste. Luc la Carabine
lava le nibar à calcul. L’arc lu peste : seul
blues et sépulcral ? Crâneur, apparu en arc ?
Laid, armé, totem radial ? La totem-radicelle
tel le Cid arme Total. Rémi ce portatif fusil
pète-pli suffit à trop écimer. Si l’on a relu
missile, relis simuler anolis. Armure, sérum,
Râ. A man, a pistolet, a matelot si Panama...</pre>
<pre></pre>
<pre>Érato bava le lavabo taré —
Casanova se lava le savon à sac
Arès, sa meute Vedette dévêtue massera
Noé n’essora la rosse néon
Ni Abel, ami banni accès à sec, Caïn n’abîma le bain
Leur cep parfume l’ému frappé cruel
Eh ! ça n’a perdu Opale la poudre panache
Roi nu je tâte cal, cor, froc, l’acétate junior
En âge vêtu je visse la lessive — jute végane
Le guano t’a rincé sec ; n’ira-t-on au gel ?
Sale ta mare mousse, fada fessu, ô mer à matelas...
Tresse drapé l’emmêlé par dessert !
Ressac à javel le bermuda Cadum rebelle va jacasser
À Marcel l’eau-cave s’évacua, elle crama
Ému ce lac : sa parité vêtira Pascal écumé
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
Sonnet de salle de bains, en vers libres
mais contraints. Ci, mesures inégales au
décompte des syllabes ; là, les rimes on
est sans. Voilà les points complaisants.
Unique contrainte en somme : chaque vers
fait palindrome... / / / / / / / Robert_</pre>L’oiseau qu’on n’ouït jamais2023-02-18T14:24:34+01:00tag:robert.rapilly.free.fr,2023-02-18:/16Robert RapillyL’oiseau qu’on n’ouït jamais, recueil illustré des somptueuses images gravées puis imprimées une page à la fois par Marie Vilain, a été édité en 2021 par Berline-Hubert-Vortex. Bonne nouvelle... sauf que le premier tirage fut épuisé en quelques semaines. Une réédition demanderait... <p><a href="https://www.zazipo.net/L-oiseau-qu-on-n-ouit-jamais-SOUSCRIPTION">L’oiseau qu’on n’ouït jamais</a>, recueil illustré des somptueuses images gravées puis imprimées une page à la fois par Marie Vilain, a été édité en 2021 par Berline-Hubert-Vortex. Bonne nouvelle... sauf que le premier tirage fut épuisé en quelques semaines. Une réédition demanderait beaucoup de temps, peut-être un jour ?</p>
<pre> <img src="http://robert.rapilly.free.fr/images/Oiseaux.jpg" alt="" /></pre>
<p>Les 14 sonnets fractals (4-4-3-3 syllabes) ne recourent qu’à des rimes prohibées : une consonne finale "plurielle" (s ou x) corrompt la <em>liaison supposée</em>. Relisons Mallarmé - petit air 2 :</p>
<pre> Voix étrangère au bosqu<ins>ET</ins>
Ou par nul écho suivie,
L’oiseau qu’on n’ouït jam<ins>AIS</ins>
Une autre fois en la vie.</pre>
<p>Les canons prosodiques fixées par Malherbe et Banville supposent que les consonnes finales riment, même non prononcées ; "bosque<strong>T</strong>" & "jamai<strong>S</strong>" sont donc incompatibles. Aucun poème de Mallarmé n'a dérogé à la règle... sauf ici, souscrivant par anticipation au 1er principe de Roubaud : la rime "fautive" dit d'elle-même qu'on ne l'entendit jamais. Écoutons-en d'autres, 14 micro-sonnets dont l'ensemble forme un méga-sonnet ornithologique.<br />
À noter, la <a href="http://graner.name/nicolas/OULIPO/liste-oulipo.html">liste Oulipo</a> a trouvé un nom à cette forme : ouïseaunet.</p>
<pre>Un bec dedans
n’a pas de dent
Les piafs rient
des caries
Montez hommages
Tombe un fromage
du jabot
des corbeaux
Va-t’en moquer
les perroquets
Ils redisent
nos bêtises
On sait par truche-
-ment des autruches
boucher un s-
-outerrain</pre>
<pre>Muets accueils
qu’en un clin d’œil
vous souhaitent
les chouettes
Que nul n’ulule
sorts ni formules
Les hiboux
c’est tabou
Leurre grisé
aux alizés
Nuée êtes-
vous mouette ?
Frégate en vrilles
qu’on colorie
Point rouge et
trait de jais</pre>
<pre>Bird dans Parker’s
Mood sait par cœur
chaque note
des linottes
La crête roide
fait aux pintades
bombe d’os
staccato
Poor Lords of War
les casoars
n’ont hélas que
pics et casques</pre>
<pre>Combien de plumes
pèse une enclume ?
De duvets
un pavé ?
Les pélicans
accostent quand
des dorades
sont en rade
Sous l’onde calme
battent des palmes
Les panards
d’un canard</pre>
<pre></pre>
<p>Post-scriptum en janvier 2023, motivé par les récents ouïseaunets d’oulipotes : Annie Hupé, Alexandre Carret, Bernard Maréchal, Nicolas Graner et Noël Bernard —</p>
<pre>Le canari
maudit Paris
On se caille
Butte-aux-Cailles
Gueux pyromane
Phénix en flammes
fait pin-pon
sous les ponts
Riri Loulou
sèchent jaloux
Fifi ferme
l’huis des Thermes
Un legs de douane
farde en pivoines
les oiseaux
de Rousseau
Souffle-t-il Pan
sur nos tympans
pour qu’on n’oie
plus les oies !
L’œil de Soulages
boute au plumage
des corbeaux
un flambeau
Comment Bonnard
peint les canards ?
Il les laque
sur des flaques
James Bond vise
haut les cerises
Dr No
les moineaux</pre>
<pre>Bombyx mori
à cocon gris :
que de joies
vaut la soie !
Du papillon
au moins ayons
la mémoire
en nos moires.</pre>
<pre>— Tant de gerfauts,
asked Truffaut,
ça murmure
quels augures ?
— De fuir les coqs,
answers Hitchcock :
ma phobie
pis que pies !</pre>
<p>Ci-dessous le premier ouïseaunet a des vers holorimes, le second des distiques en contrepèteries.</p>
<pre>Cuistre à moineau =
cuit stramoine aux
dix rondelles
d’hirondelle
Défaut des merles
des mots déferlent
du mauvais
mot duvet</pre>
<p>Sonnet de 14 ouïseaunets (4+4+3+3) sous forme de conte :</p>
<pre>Deux savants fous
font du kung-fu
à l’Asile
des Missiles.
Ces Montgolfier
profitent fiers
des poussettes
d’Archimède.
L’un me héla
et dit : hélas
point d’hélices,
vieil Ulysse.
L’autre : volons
tel Zébulon
en voltige
chez les Stryges.</pre>
<pre>Vois ces ballons
sur l’aquilon,
outres pleines
d’hydrogène.
Zéro moteur
à nos planeurs,
tu t’envoles
sans pétrole.
Réservoir sec
que fait Saint-Ex
des ouailles ?
Il rimaye.
Quand nous avions
un avion,
atterrîmes-
-nous en rime ?</pre>
<pre>L’azur est plein
de zeppelins,
des machines
made in Chine.
Car Xi Jinping
fait des loopings,
il repère
vos repaires.
Des culs-bénits
au Grand Zénith :
« Aïe aïe aïe
tu mitrailles ! »</pre>
<pre>Céleste don,
nous bombardons,
ça te change-
-ra des anges.
Ce magasin
dessous nos zincs ?
Pour les bombes,
ma colombe !
Deux savants fous
font du kung-fu,
aussi sages
que l’orage.</pre>
<pre></pre>
<pre>Légende du <a href="https://www.wikimanche.fr/Les_Oies_de_Pirou">Grimoire des Oies de Pirou</a> —</pre>
<pre>I — Faire-part —
Combien d’œufs ? Neuf
éclos tout neufs :
jour de joie
chez les oies.</pre>
<pre></pre>
<pre>II — Les 9 Ouïseaunets du Grimoire —
Bien des grimoires
portent à croire
au grand art
d’avatars.
Mais il n’est qu’un
de ces bouquins
qui costume
tout en plumes.
Les mue et fuite
étaient écrites,
parchemins
cousus main.
On y montra
par des mantras
quelle voie
vont les oies.
Leur empennage
rit des menaces
de Vikings :
hop ! looping.
Le livre ouvert
page à l’envers
re-transforme
en bonshommes…
Sauf si l’on brûle
mots et formules :
c’est cramé
à jamais.
Dès lors toujours
on migre pour
redescendre
sur des cendres.
Cerbère aboie
après les oies :
ouah ouah ouah
par trois fois.</pre>
<pre></pre>
<pre>III — Post-scriptum —
Ci post-scriptum
aux vieux albums
qu’on déclame
dans les flammes.
Coin (coin peinard)
d’où les canards
et les cygnes
font un signe.
Mais l’oie hélas
que l’on héla
plonge et couve
dans les douves.
Là le donjon
cèle aux oisons
des histoires
de grimoire.</pre>El Oximoreado y El Pleonasmado2022-11-20T23:03:51+01:00tag:robert.rapilly.free.fr,2022-11-20:/469Robert RapillyDeux nouveaux avatars de Nerval parmi les centaines compilées chez Nicolas Graner -
1) Un oxymore par hémistiche, à savoir combinaison de deux mots aux sens contradictoires.
El Oximoreado —
Que luise, ténébreux, un baume inconsolé
en ma tour souterraine au ciel ensevelie :
ma langue... <p>Deux nouveaux <a href="https://graner.name/nicolas/desdi/index.html">avatars de Nerval</a> parmi les centaines compilées chez Nicolas Graner -</p>
<p>1) Un oxymore par hémistiche, à savoir combinaison de deux mots aux sens contradictoires.</p>
<pre>El Oximoreado —</pre>
<pre>Que luise, ténébreux, un baume inconsolé
en ma tour souterraine au ciel ensevelie :
ma langue d’Oc est chti dont l’orphéon sans clé
porte un chu soleil noir de sinistre embellie.
Dans l’éclat du tombeau ton blâme a consolé
le retour d’une perte en barbare Italie,
ce dégoût qui plaisait à l’entrain désolé
de contraires pareils à ma crampe amollie.
Suis-je Amour & Froideur ou Tri-Angle & Bi-Rond ?
Mon front, l’arrière intact, au baiser rougit beige ;
je veille somnolent où le naufrage émerge...
Une fois j’ai doublé dessus le pied du tronc
un motus déclamant qu’il faut lire, fors texte,
les sabbats de la sainte et ses cris de muette.</pre>
<p>2) Chaque hémistiche d’un demi-vers contient un pléonasme qui répète la redondance inutile de synonymes disant la même chose.</p>
<pre>El Pleonasmado —</pre>
<pre>Je suis le flou brumeux, le triste inconsolé,
noble duc d’Oc austral à la ruine abolie :
ma star défunte est morte et, d'astres constellé,
je porte pour fardeau spleen et mélancolie.
Qu’un tombeau de trépas m’apaise consolé
et m’offre les présents de latine Italie,
d’efflorescent pétale en mon blues désolé
et de treille où le pampre amalgamé s’allie !
Suis-je Amour et Vénus ?... Périgord et Biron ?
Tu m’empourpres grenat, ô reine souveraine !
Quel songe ai-je rêvé, femme-poisson sirène ?
J'ai vainqueur puis vainqueur claironné du clairon,
modulant la nuance assourdie, étouffée
des soupirs que gémit une magique fée.</pre>Gidouilles illustrées2022-11-11T01:24:56+01:00tag:robert.rapilly.free.fr,2022-11-11:/468Robert RapillyLire successivement la gidouille numérotée, puis la ligne horizontale :
Un éclair ! on veut
au voile un carnet.
Le même dispositif appliqué à des syllabes...
La ville changeait tant,
j’ai le lavis chantant.
... ou à... <p>Lire successivement la gidouille numérotée, puis la ligne horizontale :</p>
<pre> <img src="http://robert.rapilly.free.fr/images/Gidouille de lettres.jpg" alt="" />
Un éclair ! on veut
au voile un carnet.</pre>
<p>Le même dispositif appliqué à des syllabes...</p>
<pre> <img src="http://robert.rapilly.free.fr/images/Gidouille des syllabes.jpg" alt="" />
La ville changeait tant,
j’ai le lavis chantant.</pre>
<p>... ou à des mots :</p>
<pre> <img src="http://robert.rapilly.free.fr/images/Gidouille de mots.jpg" alt="" />
La tache sous une trace nuit-elle ?
Elle trace sous la tache une nuit.</pre>Haïkúxymore2022-11-10T02:10:25+01:00tag:robert.rapilly.free.fr,2022-11-10:/465Robert Rapilly.
Pentasyllabes 1 & 3 comportant
deux oxymores symétriques dont
l’heptasyllabe central donnera
un éclairage à visée poétique.
L’obscure clarté
des étoiles vit Soulages
embraser le noir
Automnes torrides
redites-moi mais où sont
les neiges de mai
À loup sans offense
timidité... <p>.</p>
<pre>Pentasyllabes 1 & 3 comportant
deux oxymores symétriques dont
l’heptasyllabe central donnera
un éclairage à visée poétique.</pre>
<p>L’obscure clarté<br />
des étoiles vit Soulages<br />
embraser le noir</p>
<p>Automnes torrides<br />
redites-moi mais où sont<br />
les neiges de mai</p>
<p>À loup sans offense<br />
timidité châtiée<br />
par rage d’agneau</p>
<p>L’hydrogène est lourd<br />
suffisamment qu’il embrase<br />
un gel nucléaire</p>
<p>Ce pâle Cheyenne<br />
que Chief Dan George adopta<br />
c’est Little Big Man</p>
<p>Des larmes de joie<br />
ont précédé pour écho<br />
vos douleurs muettes</p>
<pre>Post-scriptum — Dans l’esprit de 2 formes classiques
ambulatoires que Martin Granger a inventées (nommées
<a href="https://issuu.com/2zeset/docs/lna77/24">le plaïku & le haïkow</a> selon que vous composerez vos
poésies outre-Quiévrain ou dans de verts pâturages),
2 plaques minéralogiques totalisent 5+7+5 syllabes :</pre>
<p>Gide est sans Césaire.<br />
Apaisé d’huis en seing, Kant<br />
te sait tigre et queue.</p>
<pre>JD 116 RA
PZ 857 YE</pre>Marellet2022-11-08T06:08:27+01:00tag:robert.rapilly.free.fr,2022-11-08:/466Robert RapillyTitre : d’après Marelle de Julio Cortázar. Voir aussi chez Gef.
14 × 12 = 21 × 8
Découpons les 14 dodécasyllabes d'un sonnet en 21 octosyllabes que nous rangerons dans un autre ordre : celui d'une gidouille partant du milieu du sonnet (Œil déchiré mais veille pleine) et... <p>Titre : d’après <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Marelle_(roman)">Marelle</a> de Julio Cortázar. Voir aussi chez <a href="http://www.gef.free.fr/oulipo41.html#date181022">Gef</a>.<br />
14 × 12 = 21 × 8<br />
Découpons les 14 dodécasyllabes d'un sonnet en 21 octosyllabes que nous rangerons dans un autre ordre : celui d'une gidouille partant du milieu du sonnet (Œil déchiré mais veille pleine) et s’achevant aux deux extrémités (L’abraxas d’exacte poulie / Ondulante ma cantilène).</p>
<pre>L’abraxas d’exacte poulie a sidéré
douze et huitaine au hasard de lettre abolie.
Seul un pétale irait amène où chaviré
ce soupir traîne, ô glas signant vêpre et complie.
Dans l’hypogée abstrus de peine à contre-gré
va la folie instruite, ampoule dépolie.
Le roseau défiait le chêne, œil déchiré
mais veille pleine, octobre exultait de saillie.
Reste un goût que l’envol déchaîne emprès chevron.
Tout se replie, on rêve au calme de la plaine,
le front s’orne d’une ancolie — altier fleuron.
Face le thrène on vole et l’avions oublié :
le fil d’un arc acétylène ! a-t-on crié
comme supplie ondulante ma cantilène.</pre>
<pre>Œil déchiré mais veille pleine
Le roseau défiait le chêne
Octobre exultait de saillie
Instruite ampoule dépolie
Reste un goût que l’envol déchaîne
À contre-gré va la folie
Emprès chevron tout se replie
Dans l’hypogée abstrus de peine
On rêve au calme de la plaine
Ô glas signant vêpre et complie
Le front s’orne d’une ancolie
Où chaviré ce soupir traîne
Altier fleuron face le thrène
Seul un pétale irait amène
On vole et l’avion s’oublie
Au hasard de lettre abolie
Le fil d’un arc acétylène
A sidéré douze et huitaine
A-t-on crié comme supplie
L’abraxas d’exacte poulie
Ondulante ma cantilène</pre>Gidouilles syllabiques2022-11-07T02:02:30+01:00tag:robert.rapilly.free.fr,2022-11-07:/464Robert Rapilly.
Pour découpage mécanique ci-dessous,
les syllabes du troisième vers étant
1 2 3 4 5, on aura aligné au premier
3 4 2 5 1, ou à l’inverse 3 2 4 1 5,
voire 1 5 2 4 3 de Médor et Jacques.
Noter la surcontrainte métatextuelle
en gidaille, à savoir l’évocation de
spirale ou rotation dans... <p>.</p>
<pre>Pour découpage mécanique ci-dessous,
les syllabes du troisième vers étant
1 2 3 4 5, on aura aligné au premier
3 4 2 5 1, ou à l’inverse 3 2 4 1 5,
voire 1 5 2 4 3 de Médor et Jacques.
Noter la surcontrainte métatextuelle
en gidaille, à savoir l’évocation de
spirale ou rotation dans le 2e vers.</pre>
<p>De-ci l’air monocle<br />
Sartre roule un œil sur deux<br />
au clair de Simone</p>
<p>De-là l’ers du Nok<br />
Ronde des saisons de mil<br />
au clair de la dune</p>
<p>Vide ou parano<br />
vrillons cortex en vortex<br />
au parvis-douane</p>
<p>Deux lacs — l’air lu Nô<br />
chavire tes nefs Shogun<br />
au clair de la lune</p>
<p>Mie à pied c’est trop<br />
Il valse et pétrit le pain<br />
cet ami Pierrot</p>
<p>J’avou(e) que Médor<br />
jappe faux un nœud épique<br />
Jacques dormez-vous</p>
<p>Sand aima Soutine<br />
quand les heures remontaient<br />
soudez cent matines</p>Gidaille2022-11-05T12:45:35+01:00tag:robert.rapilly.free.fr,2022-11-05:/467Robert RapillyEn prélude une visite chez Gilles Esposito-Farèse...
Calibrée dans la métrique du haïku,
l’appellation "gidaille" rappellera
la "médaille" créée par Annie Hupé.
Les 3 dernières syllabes des vers 1
& 3 permuteront selon une gidouille
centrifuge où 1-2-3 donnera 2-3-1 ;
il faudra que... <p>En prélude une visite chez <a href="http://www.gef.free.fr/oulipo22.html#date041213">Gilles Esposito-Farèse</a>...</p>
<pre>Calibrée dans la métrique du haïku,
l’appellation "gidaille" rappellera
la "<a href="https://www.zazipo.net/+-Medaille-+">médaille</a>" créée par Annie Hupé.
Les 3 dernières syllabes des vers 1
& 3 permuteront selon une gidouille
centrifuge où 1-2-3 donnera 2-3-1 ;
il faudra que le second vers expose
une notion de cercle, de roulement,
de cycle, de volte. Pour exemples :</pre>
<p>Boby qu’on élit<br />
le grand maître ès-ritournelles<br />
veut un hélicon</p>
<p>kon-né-li / né-li-kon</p>
<p>———</p>
<p>Qui se love anti-<br />
-tourbillonnements a froid<br />
damné ventilo !</p>
<p>lo-ven-ti / ven-ti-lo</p>
<p>———</p>
<p>On dit dans des cas<br />
de dégringolade en vrille<br />
qu’ils sont décadents</p>
<p>dan-dé-ka / dé-ka-dan</p>
<p>———</p>
<p>J’entends les haïkus<br />
sous la vague d’Hokusai<br />
crier aïe-coulé !</p>
<p>lé-aï-kou / aï-kou-lé</p>
<p>———</p>
<p>Furie albatros<br />
qu’un brûle-gueule te ploie<br />
tel un bât trop sale</p>
<p>al-batt-ross / batt-ross-al</p>
<p>———</p>
<p>L’étrave en l’eau s’est<br />
diluée au loin volute<br />
parmi l’océan</p>
<p>an-lo-sé / lo-sé-an</p>Dichotomie2022-09-26T10:20:50+02:00tag:robert.rapilly.free.fr,2022-09-26:/461Robert RapillyLe présent billet s'inspire de lumineuses propositions et réalisations de Gilles Esposito-Farèse et Nicolas Graner, qui se sont récemment penchés sur les hog & tog de Jacques Roubaud. On se contentera ci-après d'explorer le filon dichotomique.
La dichotomie 7+3+1 :
A B C D E F G
B D... <p>Le présent billet s'inspire de lumineuses propositions et réalisations de Gilles Esposito-Farèse et Nicolas Graner, qui se sont récemment penchés sur les <a href="https://www.zazipo.net/+-Hog-tog-+">hog & tog</a> de Jacques Roubaud. On se contentera ci-après d'explorer le filon dichotomique.</p>
<pre>La <a href="http://www.gef.free.fr/oulipo12.html#date220504">dichotomie</a> 7+3+1 :
A B C D E F G
B D F
D
sera hog s'il est possible de la
répartir dans l'ordre 2+2+3+2+2.
A B
C D
E F G
B D
F D</pre>
<p>Sans donc atteindre la surcontrainte hog, les simples dichotomies dans ce billet s'appliqueront aux syllabes (cf. lien à Gef ci-dessus), aux lettres, aux vers.</p>
<pre></pre>
<p>1) Dichotomie de lettres et vers —</p>
<pre>1 2 3 4 5 6 7
2 4 6
4
Les 11 lettres
de chaque vers
s’ordonnent en
3 lignes où on
repasse celles
de rang pair :
v O u S d E r
O S E
S
v Ê t U u N p
E U N
U
é T i E z L a
T É L
É
e N f E r T o
N É T
É
(...)
Idem des vers,
le 2e et le 6e
seront bissés,
le 4e triplé :</pre>
<p>Vous de roses<br />
vêtu un peu nu<br />
étiez la télé</p>
<p>Enfer ton été<br />
d’art posa tôt<br />
tel grave gag</p>
<p>Faust ira sis<br />
vêtu un peu nu</p>
<p>Enfer ton été<br />
tel grave gag<br />
Enfer ton été</p>
<pre></pre>
<p>2) Dichotomie de syllabes —
<br /></p>
<p>Sade, Satan, Tarzan : trois de temps en temps<br />
souffleurs qui dansent légers, fleur dans les dents.<br />
Terriens ! la comédie est, rien qu’au dico,<br />
échos de connerie et cocorico.</p>
<pre>sa DE sa TAN tar ZAN troi
DE TAN ZAN
TAN
souf FLEUR ki DAN se LÉ gé
FLEUR DAN LÉ
DAN
ter RIEN la KO mé DI é
RIEN KO DI
KO
é KO de KO ne RI é
KO KO RI
KO</pre>
<pre></pre>
<p>3) Dichotomie de vers —</p>
<pre>Onzain <a href="http://robert.rapilly.free.fr/index.php/2013/07/11/291-sonnet-ecartele">écartelé</a> selon François Le Lionnais
(tel qu’à peine saisi se dérobe tout sens)
où les hendécasyllabes adoptent pour ordre
1 2 3 4 5 6 7
2 4 6
4
Les vers 2, 4 et 6 y sont répétés lettre à
lettre, sauf que les mots sont différents.</pre>
<p>Alea jacta est pointe du poème,<br />
crisse l’onzain d’adage latin — estoc.<br />
Gousse de teigne et dix de der à la main,<br />
l’As te para de cal à miter aillée.<br />
La vague a chaviré Bugs Bunny bourré,<br />
démâté l’astérisque. Lapin ? Cépage ?<br />
Sa berlue épandit la colle d’Isou ;<br />
cris selon zain Dada : gélatines toc !<br />
Là step à rade ça la mit éraillée<br />
de matelas. Te risque la pince-page…<br />
las ! te parade calamité raillée.</p>
<pre></pre>
<p>4) Alexandrin dichotomique où 11 cellules = 12 syllabes :</p>
<pre>croi PIEU croi SAN ki POUR tour
PI-EU SAN POUR
SAN</pre>
<p>Croix, pieu, Croissant, Kippour : tours pieux cent pour cent.</p>
<pre>Dichotomie où un alexandrin œcuménique
par la transmutation du monosyllabique
"pieu" contre les vampires en "pi-eux"
dissyllabique pour prêcher la concorde
malgré la <a href="http://www.gef.free.fr/gem.php?texte=Croix%2C+pieu%2C+Croissant%2C+Kippour+%3A+tours+pieux+cent+pour+cent.">gématrie diabolique de 666</a> !</pre>
<pre></pre>
<p>5) Protéonzinet —</p>
<p>Si le ciel happe le fluide nourricier,<br />
la guerre suit ce désordre climatique.</p>
<pre>Le <a href="https://www.zazipo.net/+-Onzinet-625-+">onzinet</a> tel qu’expliqué chez ZMdE :
Vers 1 (1 mot) : dit le sujet du poème
Vers 2 (2 mots) : que fait cette chose
Vers 3 (3 mots) : décrit où ou comment
Vers 4 (4 mots) : ce que cela signifie
Vers 5 (1 mot) : pour quel résultat...</pre>
<p>L’air<br />
mord l’eau<br />
s’en coule oh !<br />
c’est mort sans l’eau<br />
sang</p>
<pre>(ici l’, s’, c’ non comptés pour mots)
... et onzinet décomposable en 7+3+1 :
lèr MOR lo SAN cou LO sé
MOR SAN LO
SAN</pre>
<pre></pre>
<p>6) <a href="https://graner.name/nicolas/desdi/">El Desdidicho</a> —<br />
Chaque vers est hendécasyllabe dichotomique.</p>
<pre>sui JE té NÉ breu SER veuf
JE NÉ SER
NÉ
(...)</pre>
<p>Suis-je ténébreux ? Serf veuf jeune et cerné ?<br />
Prince aquitain ? Ce seigneur satin s’éteint,<br />
Montant seul et sans toit, guettant l’étoilé :<br />
L’élu d’étreintes comte au lutrin contraint.</p>
<p>Rimbaud sans Râ, l’ossu tombeau rassura,<br />
L’écho me ligota — « Don’t call Italy ! »<br />
Souffleur d’état meurtri, sa fleur t’attrista,<br />
Rose avec bidon, riesling à Biribi.</p>
<p>D’amour au front subi, nous mourrons, Biron.<br />
Reine en accord, grimons rouge encor mon corps.<br />
Grave hameçon d’empois, rêva son poisson.</p>
<p>Devin, quel tronc pêcha ? Nous vaincrons Charon,<br />
L’amant suit Orphée à la mandore, alors…<br />
Cris, soupirs sondant free jazz, soupçon frisson.</p>
<pre></pre>
<p>7) Autres dichotomies de lettres —<br /></p>
<p>Le suc de l’échalote<br />
trompa le philologue.<br />
Un fusil à lunette<br />
ne sert rien de sucette.</p>
<p>... autrement dit :</p>
<p>Agent oignon<br />
feinta Renan.<br />
À gun, lorgnon<br />
vain n’a nanan.</p>
<pre>Dans le deuxième quatrain
les lettres lues à chaque
vers s’ordonnent selon la
structure de dichotomie :
a G e N t O i
G N O
N
f E i N t A r
E N A
N
a G u N l O r
G N O
N
v A i N n A n
A N A
N</pre>
<pre></pre>
<p>8) L'eusses-tu cru (9) ? Le texte à syntaxe cubiste que voici est une succession de onze dichotomies de lettres —</p>
<pre>Faust — ô bas os
à fée préféré ! —
épia, prépara
Lampion (a pop
star) à entrer.
Faust (toasts)
enfermé ne me
buvait nu à ta
santé. On a tôt
appel repéré.
Faust osa S.O.S.</pre>
<pre></pre>
<p>9) Etc. ad lib.</p>
<p>Lustucru pansu, sa vertu pense à Pan.<br />
Or, sa panse empourprée glissa, s'empressant<br />
d'engloutir, d'Icare à filou, dix radis<br />
rivaux mordants. Œil pour œil vaut dent pour dent.<br />
Père Lustucru, bagarres-tu battu ?<br />
C’est la danse en sabre à culasse embrassant<br />
les deux danseurs du vin hideux, ce rinceur.<br />
L'eusses-tu cru, Noé loue ce cruel cru :<br />
qui sera vainqueur dira ce vin divin.<br /></p>
<p>La Mère Michel fraîchit mais m'y frémit,<br />
car Mère Michel — d'Orphée même — y dormit.<br />
Perdu vo't chat ? Vo't chat dodu ? Cha-cha-cha,<br />
dansons encor, nos à-coups sont corps-à-corps.<br />
Enlacés nos doigts firent l'anneau finaud.<br />
Pour Grimm, l'amant l'a séduite immensément.<br />
Pour Andersen, la robe tourne en Cène obscène.<br />
Pour Perrault, à Chat Botté paiera Boa<br />
le serpent minéral — il sert Miami.<br /></p>
<p>Vague, Alexandre Dumas ? Galant dûment :<br />
Mousquetaire et Cardinal, queutaient, dînaient,<br />
D’Artagnan est fol et peut gagner l’épée,<br />
Vercingétorix rompt l’oursin. Toronto<br />
ça tord Lustucru léchant tortue, laitue,<br />
et cetera — son vit pressé ravira<br />
(Lacan dit : Mère Michel quand même y met<br />
du cœur à l’ouvrage). À ta queue, loup jaloux,<br />
Isengrin répond : stop aux dents restaurées,<br />
la Kronenbourg erre et son croc bourré bout.<br /></p>
<p>Guirlande ta bru bricolant t’abrita<br />
au clair de la lune. Une perle annula<br />
l’onde du Malin, poison de ma loi mâle.<br />
Pierrot en pleur pluma Miro. Leur malheur<br />
l'épatant, Pierrot saute un papier au pied.<br />
Il t'appelle, on entre au pantalon trop long.<br />
Sa plume écrit : tu m’es surplus, crime et cris,<br />
prête-moi la plume, entête l’amant las...<br />
Frère Jacques d’Elvis, maître queux visqueux<br />
à Memphis Tennessee, Golem, t’es cité.<br /></p>
<p>Dormez-vous ? Non, les calumets n'ont qu'ânon,<br />
Buridan m’outrant rugir y mourut mou,<br />
Apulée dérobe au trapu des baudets<br />
pur or et un cloporte encore importun.<br />
Ô Chat Botté, Taxi-Pacha t’excitait !<br />
Carabas à l’Hebdo-d'Héra s’adossa<br />
au sandow. Rigolons car Cendrillon rit<br />
de Peau-d'Âne et Dada (son poney damné<br />
du Petit Poucet) leste un peu poule et poux.<br /></p>
<p>Lors adieu veau, vache, verrat. Vos chevaux<br />
repoussent l'oméga de poule au galop.<br />
J'arrive à l'alpha du coq, rival dual.<br />
Bêta il traverse, ex-patatras extra.<br />
(à suivre...)</p>
<pre>lus TU cru PAN su SA ver
TU PAN SA
PAN
or SA pan SAN pour PRÉ gli
SA SAN PRÉ
SAN
dang LOU tir DI ca RA fi
LOU DI RA
DI
ri VO mor DAN oeil POUR oeil
VO DAN POUR
DAN
pè RE lus TU cru BA ga
RE TU BA
TU
sé LA dan SAN sa BRA cu
LA SAN BRA
SAN
lé DEU dan SEUR duv IN hi
DEU SEUR IN
SEUR
lu SE tu CRU no EL ou
SE CRU EL
CRU
ki SE ra VIN keur DI ra
SE VIN DI
VIN
la MÈ re MI chel FRÉ chi
MÈ MI FRÉ
MI
kar MÈ re MI chel DOR fé
MÈ MI DOR
MI
per DU vo TCHA vo TCHA do
DU TCHA TCHA
TCHA
dan SON zan KOR noz A kou
SON KOR A
KOR
en LA sé NO doi FI re
LA NO FI
NO
pourgr IM la MAN la SÉ duite
IM MAN SÉ
MAN
pour AN der SEN lar OB tourn
AN SEN OB
SEN
pour PER o A cha BO té
PER A BO
A
le SER pan MI nér A lil
SER MI A
MI
va GA lex AN dre DUM a
GA AN DUM
AN
mous KEUT èr É car DIN al
KEUT É DIN
É
dart AGN an É fo LÉP eug
AGN É LÉP
É
ver CIN gé TO rix RON lour
CIN TO RON
TO
sa TOR lus TU cru LÉ chan
TOR TU LÉ
TU
èt SÉ té RA son VI pré
SÉ RA VI
RA
la KAN di MÈ re MI chel
KAN MÈ MI
MÈ
du KEU ra LOU vra JA ta
KEU LOU JA
LOU
iz AN grin RÉ pon STO pod
AN RÉ STO
RÉ
la KRO nan BOU rè RÉ son
KRO BOU RÉ
BOU
guir LAN de TA bru BRI co
LAN TA BRI
TA
okl ÈR de LA lu NU neup
ÈR LA NU
LA
lon DE du MAL inp OI zon
DE MAL OI
MAL
pié RO enp LEUR plu MA mi
RO LEUR MA
LEUR
lé PA tan PIÉ ros O tun
PA PIÉ O
PIÉ
il TA pè LON en TRO pan
TA LON TRO
LON
sa PLU mé CRI tu MÉ sur
PLU CRI MÉ
CRI
prê TE moi LA plu MAN tê
TE LA MAN
LA
frè RE ja KE del VIS mèt
RE KE VIS
KE
am EM fis TÉ né SI gol
EM TÉ SI
TÉ
dor MÉ vou NON lé CA lu
MÉ NON CA
NON
bu RI dan MOU tran RU gi
RI MOU RU
MOU
a PU lé DÉ ro BO tra
PU DÉ BO
DÉ
pur OR é UN clo PORT anc
OR UN PORT
UN
o CHA bo TÉ ta XI pa
CHA TÉ XI
TÉ
ca RA ba SA leb DO dé
RA SA DO
SA
son SAND o RI gol ON kar
SAND RI ON
RI
de PO da NÉ da DA son
PO NÉ DA
NÉ
du PEU ti POU cé LÉ stin
PEU POU LÉ
POU
lor A dieu VO va CHE ver
A VO CHE
VO
re POU se LO mé GA de
POU LO GA
LO
ja RIV al AL fa DU coq
RIV AL DU
AL
bé TA il TRA ver SEX pa
TA TRA SEX
TRA
(...)</pre>
<p>Le même texte en prose...<br /></p>
<pre></pre>
<p>Lustucru pansu, sa vertu pense à Pan. Or, sa panse empourprée glissa, s'empressant d'engloutir, d'Icare à filou, dix radis rivaux mordants. Œil pour œil vaut dent pour dent. Père Lustucru, bagarres-tu battu ? C’est la danse en sabre à culasse embrassant les deux danseurs du vin hideux, ce rinceur. L'eusses-tu cru, Noé loue ce cruel cru : qui sera vainqueur dira ce vin divin.<br /></p>
<p>La Mère Michel fraîchit mais m'y frémit, car Mère Michel — d'Orphée même — y dormit. Perdu vo't chat ? Vo't chat dodu ? Cha-cha-cha, dansons encor, nos à-coups sont corps-à-corps.
Enlacés nos doigts firent l'anneau finaud. Pour Grimm, l'amant l'a séduite immensément. Pour Andersen, la robe tourne en Cène obscène. Pour Perrault, à Chat Botté paiera Boa le serpent minéral — il sert Miami.<br /></p>
<p>Vague, Alexandre Dumas ? Galant dûment : Mousquetaire et Cardinal queutaient, dînaient, D’Artagnan est fol et peut gagner l’épée, Vercingétorix rompt l’oursin. Toronto ça tord Lustucru léchant tortue, laitue, et cetera — son vit pressé ravira (Lacan dit : Mère Michel quand même y met du cœur à l’ouvrage). À ta queue, loup jaloux, Isengrin répond : stop aux dents restaurées, la Kronenbourg erre et son croc bourré bout.<br /></p>
<p>Guirlande ta bru bricolant t’abrita au clair de la lune. Une perle annula l’onde du Malin, poison de ma loi mâle. Pierrot en pleur pluma Miro. Leur malheur l'épatant, Pierrot saute un papier au pied. Il t'appelle, on entre au pantalon trop long. Sa plume écrit : tu m’es surplus, crime et cris, prête-moi la plume, entête l’amant las... Frère Jacques d’Elvis, maître queux visqueux à Memphis Tennessee, Golem, t’es cité.<br /></p>
<p>Dormez-vous ? Non, les calumets n'ont qu'ânon, Buridan m’outrant rugir y mourut mou, Apulée dérobe au trapu des baudets pur or et un cloporte encore importun. Ô Chat Botté, Taxi-Pacha t’excitait ! Carabas à l’Hebdo-d'Héra s’adossa au sandow. Rigolons, car Cendrillon rit de Peau-d'Âne, et Dada (son poney damné du Petit Poucet) leste un peu poule et poux.<br /></p>
<p>Lors adieu veau, vache, verrat. Vos chevaux repoussent l'oméga de poule au galop. J'arrive à l'alpha du coq, rival dual. Bêta il traverse, ex-patatras extra.</p>
<p>(à suivre...)</p>Heredia récidive2022-07-27T22:08:53+02:00tag:robert.rapilly.free.fr,2022-07-27:/463Robert RapillyHeredia récidive —
Inspirée d’une conversation d’oulipotes
on nommera "Heredia-récidive" une suite
de mots dont la première syllabe répète
la seconde du mot précédent ; exemple :
Révélé véhément, Heredia récidive
simulant mutiner timidité missive.
Civile violence, orage... <p>Heredia récidive —</p>
<pre>Inspirée d’une conversation d’oulipotes
on nommera "Heredia-récidive" une suite
de mots dont la première syllabe répète
la seconde du mot précédent ; exemple :</pre>
<p>Révélé véhément, Heredia récidive<br />
simulant mutiner timidité missive.<br />
Civile violence, orage raffermi,<br />
Ferdinand diaphane attaque : tatami !</p>
<pre>Plutôt qu’un écho, ou qu’un bégaiement,
ne perçoit-on comme une réverbération ?</pre>
<pre></pre>
<p>Heredia rédigeait-il ? dit Gérard Veuf.<br />
J’erre à Rodez : haro chez moi, rocher mon fief !</p>
<pre>Reprendre les syllabes 2 & 3 en positions
1 & 2 du mot suivant. Cette fois Heredi-a
finit en diérèse, et les alexandrins sont
sur un rythme ternaire de 3 x 4 syllabes.</pre>
<pre></pre>
<p>Heredia répudiera putride idole.<br />
Tripot d’hier ! Poe édifie, Hérode isole,<br />
Rodin dînait d’un modique ours moqueur d’igloos,<br />
Cœur candidat quand leur dico leurrait dix clous.</p>
<pre>Deux quatrains répétant les syllabes 2 et
3 aux positions 1 & 3 des mots suivants ;
la 4e dans "He-re-di-a" sera donc reprise
à l’envi. L’invraisemblable propos aurait
pu inspirer des romans à Raymond Roussel.</pre>
<p>N’irradions rapidité : Piccadilly cathodise aire,<br />
Tonadico n’affadirait fastidieux stipendiaire.<br />
Paon-d’Edison décodifia quotidien, timidité,<br />
minaudier nomadisant — maladive — l’avidité.</p>
<pre></pre>
<pre>Ton pique-nique du week-end
est juste proche d’une part
de poulet commandée par SMS
à Marcel Duchamp ? Ah non !
c’est du plagiat éhonté. Ne
fais pas semblant de ne pas
entendre, ou ça finira mal.
Dit à la façon de Heredia :</pre>
<p>La surdité sur-indiquée,<br />
interdisons tes ready-made<br />
équidistants : cuisse à dictée<br />
samedi comme heure à dînette.</p>