J'ai eu la chance de retracer l’histoire de cet album fulgurant revenu du néant, aventure contée en postface du recueil. Il apparaît qu’une puissante alchimie de poèmes illustrés avait vu le jour bien avant les inventions oulipiennes, pataphysiques ou surréalistes. Rien moins que prémonition des Ou-X-Po selon François Le Lionnais.
Qui se cachait sous le pseudonyme crypté d’Hérode Neth-Omphale ? Une injustice est ici réparée, sources à l’appui : honorer la visionnaire Abipone Lules, géniale créatrice franco-argentine du XIXe siècle dont le chef-d’œuvre fut dérobé, le nom presque oublié.
Ces Fables de 1884 sont une ahurissante prémonition de Dada, de la ’pataphysique, de l’Oulipo.
(Martin Granger — Les Nouvelles d'Archimède)
Depuis les notes de Walter Benjamin à Portbou, l’Espagne des Lettres brûlait de connaître les personnages des Fábulas dispares, Gil Blas en tête !
(Pablo Martín Sánchez — Revista de Erudición y Crítica)
Combinez la langue de Marceline Desbordes-Valmore, l’œil de Berthe Morisot, la science de Marie Curie… voici Abipone Lules et les Fables Disparates.
(Coraline Soulier — Zazie Mode d’Emploi)
Après que Gérard de Nerval ayant retrouvé François Villon dans l’au-delà lui eut parlé longuement des Fables disparates d’Hérode Neth-Omphale, tous deux dirent à l’unisson : « Ciel, ma potence ! »
(Jacques Jouet — Projet Poétique Planétaire)
Saura-t-on jamais qui a inventé pareil prodige éditorial : Hérode Neth-Omphale ou Abipone Lules ?
(Gilbert Farelly— Traité de Prosodie Ichthusson)
Unique recueil, et d’emblée le meilleur, de la grande Abipone ! Une œuvre lumineuse enfin tirée de son obscurité.
(Jean-Paul Honoré — Atamashiri International Book Review of Osaka)
Ah, le fameux manuscrit trouvé à Pirou, ce féerique collage de poésie et d’érudition !
(Bart Van Loo — Belgisch Literaire Tijdingen)
Tout autre chose pendant ce temps, des heures de sacerdoce oulipotager quotidien. Par exemple écrire des sélénets dont les mots rimes dits en verlan comptent l'E final des rimes féminines...
Roaring Oyster Cult — Cette huître de race Jamais ne sera Qu’objet de mon blâme Ton flanc s’en meubla Sitôt que tu ronfles J’en ois le fleuron Du creux de tes lombes Bâille la belon Or parmi les langues Il en est gueulant Ne jette les ancres À ton fonds creusant La légende à Dombes Craint le mot bedon Celle de Brest ombres Ou skeud en breton
Attention ! illisible, le paragraphe qui suit n’a de vague intérêt que sur la liste oulipo, de par la tenue de contraintes. La gématrie = 3333 ; chaque phrase est palindrome ; la mise en page est justifiée en police Courier. Rbt_ - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - Non à ce canon. Et si, d’un égalé pétard usé, ce sud rate : pelage nudiste. Luc la Carabine lava le nibar à calcul. L’arc lu peste : seul blues et sépulcral ? Crâneur, apparu en arc ? Laid, armé, totem radial ? La totem-radicelle tel le Cid arme Total. Rémi ce portatif fusil pète-pli suffit à trop écimer. Si l’on a relu missile, relis simuler anolis. Armure, sérum, Râ. A man, a pistolet, a matelot si Panama...
Érato bava le lavabo taré — Casanova se lava le savon à sac Arès, sa meute Vedette dévêtue massera Noé n’essora la rosse néon Ni Abel, ami banni accès à sec, Caïn n’abîma le bain Leur cep parfume l’ému frappé cruel Eh ! ça n’a perdu Opale la poudre panache Roi nu je tâte cal, cor, froc, l’acétate junior En âge vêtu je visse la lessive — jute végane Le guano t’a rincé sec ; n’ira-t-on au gel ? Sale ta mare mousse, fada fessu, ô mer à matelas... Tresse drapé l’emmêlé par dessert ! Ressac à javel le bermuda Cadum rebelle va jacasser À Marcel l’eau-cave s’évacua, elle crama Ému ce lac : sa parité vêtira Pascal écumé - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - Sonnet de salle de bains, en vers libres mais contraints. Ci, mesures inégales au décompte des syllabes ; là, les rimes on est sans. Voilà les points complaisants. Unique contrainte en somme : chaque vers fait palindrome... / / / / / / / Robert_]]>
Les 14 sonnets fractals (4-4-3-3 syllabes) ne recourent qu’à des rimes prohibées : une consonne finale "plurielle" (s ou x) corrompt la liaison supposée. Relisons Mallarmé - petit air 2 :
Voix étrangère au bosquET Ou par nul écho suivie, L’oiseau qu’on n’ouït jamAIS Une autre fois en la vie.
Les canons prosodiques fixées par Malherbe et Banville supposent que les consonnes finales riment, même non prononcées ; "bosqueT" & "jamaiS" sont donc incompatibles. Aucun poème de Mallarmé n'a dérogé à la règle... sauf ici, souscrivant par anticipation au 1er principe de Roubaud : la rime "fautive" dit d'elle-même qu'on ne l'entendit jamais. Écoutons-en d'autres, 14 micro-sonnets dont l'ensemble forme un méga-sonnet ornithologique.
À noter, la liste Oulipo a trouvé un nom à cette forme : ouïseaunet.
Un bec dedans n’a pas de dent Les piafs rient des caries Montez hommages Tombe un fromage du jabot des corbeaux Va-t’en moquer les perroquets Ils redisent nos bêtises On sait par truche- -ment des autruches boucher un s- -outerrain
Muets accueils qu’en un clin d’œil vous souhaitent les chouettes Que nul n’ulule sorts ni formules Les hiboux c’est tabou Leurre grisé aux alizés Nuée êtes- vous mouette ? Frégate en vrilles qu’on colorie Point rouge et trait de jais
Bird dans Parker’s Mood sait par cœur chaque note des linottes La crête roide fait aux pintades bombe d’os staccato Poor Lords of War les casoars n’ont hélas que pics et casques
Combien de plumes pèse une enclume ? De duvets un pavé ? Les pélicans accostent quand des dorades sont en rade Sous l’onde calme battent des palmes Les panards d’un canard
Post-scriptum en janvier 2023, motivé par les récents ouïseaunets d’oulipotes : Annie Hupé, Alexandre Carret, Bernard Maréchal, Nicolas Graner et Noël Bernard —
Le canari maudit Paris On se caille Butte-aux-Cailles Gueux pyromane Phénix en flammes fait pin-pon sous les ponts Riri Loulou sèchent jaloux Fifi ferme l’huis des Thermes Un legs de douane farde en pivoines les oiseaux de Rousseau Souffle-t-il Pan sur nos tympans pour qu’on n’oie plus les oies ! L’œil de Soulages boute au plumage des corbeaux un flambeau Comment Bonnard peint les canards ? Il les laque sur des flaques James Bond vise haut les cerises Dr No les moineaux
Bombyx mori à cocon gris : que de joies vaut la soie ! Du papillon au moins ayons la mémoire en nos moires.
— Tant de gerfauts, asked Truffaut, ça murmure quels augures ? — De fuir les coqs, answers Hitchcock : ma phobie pis que pies !
Ci-dessous le premier ouïseaunet a des vers holorimes, le second des distiques en contrepèteries.
Cuistre à moineau = cuit stramoine aux dix rondelles d’hirondelle Défaut des merles des mots déferlent du mauvais mot duvet
Sonnet de 14 ouïseaunets (4+4+3+3) sous forme de conte :
Deux savants fous font du kung-fu à l’Asile des Missiles. Ces Montgolfier profitent fiers des poussettes d’Archimède. L’un me héla et dit : hélas point d’hélices, vieil Ulysse. L’autre : volons tel Zébulon en voltige chez les Stryges.
Vois ces ballons sur l’aquilon, outres pleines d’hydrogène. Zéro moteur à nos planeurs, tu t’envoles sans pétrole. Réservoir sec que fait Saint-Ex des ouailles ? Il rimaye. Quand nous avions un avion, atterrîmes- -nous en rime ?
L’azur est plein de zeppelins, des machines made in Chine. Car Xi Jinping fait des loopings, il repère vos repaires. Des culs-bénits au Grand Zénith : « Aïe aïe aïe tu mitrailles ! »
Céleste don, nous bombardons, ça te change- -ra des anges. Ce magasin dessous nos zincs ? Pour les bombes, ma colombe ! Deux savants fous font du kung-fu, aussi sages que l’orage.
Légende du Grimoire des Oies de Pirou —
I — Faire-part — Combien d’œufs ? Neuf éclos tout neufs : jour de joie chez les oies.
II — Les 9 Ouïseaunets du Grimoire — Bien des grimoires portent à croire au grand art d’avatars. Mais il n’est qu’un de ces bouquins qui costume tout en plumes. Les mue et fuite étaient écrites, parchemins cousus main. On y montra par des mantras quelle voie vont les oies. Leur empennage rit des menaces de Vikings : hop ! looping. Le livre ouvert page à l’envers re-transforme en bonshommes… Sauf si l’on brûle mots et formules : c’est cramé à jamais. Dès lors toujours on migre pour redescendre sur des cendres. Cerbère aboie après les oies : ouah ouah ouah par trois fois.
III — Post-scriptum — Ci post-scriptum aux vieux albums qu’on déclame dans les flammes. Coin (coin peinard) d’où les canards et les cygnes font un signe. Mais l’oie hélas que l’on héla plonge et couve dans les douves. Là le donjon cèle aux oisons des histoires de grimoire.]]>
1) Un oxymore par hémistiche, à savoir combinaison de deux mots aux sens contradictoires.
El Oximoreado —
Que luise, ténébreux, un baume inconsolé en ma tour souterraine au ciel ensevelie : ma langue d’Oc est chti dont l’orphéon sans clé porte un chu soleil noir de sinistre embellie. Dans l’éclat du tombeau ton blâme a consolé le retour d’une perte en barbare Italie, ce dégoût qui plaisait à l’entrain désolé de contraires pareils à ma crampe amollie. Suis-je Amour & Froideur ou Tri-Angle & Bi-Rond ? Mon front, l’arrière intact, au baiser rougit beige ; je veille somnolent où le naufrage émerge... Une fois j’ai doublé dessus le pied du tronc un motus déclamant qu’il faut lire, fors texte, les sabbats de la sainte et ses cris de muette.
2) Chaque hémistiche d’un demi-vers contient un pléonasme qui répète la redondance inutile de synonymes disant la même chose.
El Pleonasmado —
Je suis le flou brumeux, le triste inconsolé, noble duc d’Oc austral à la ruine abolie : ma star défunte est morte et, d'astres constellé, je porte pour fardeau spleen et mélancolie. Qu’un tombeau de trépas m’apaise consolé et m’offre les présents de latine Italie, d’efflorescent pétale en mon blues désolé et de treille où le pampre amalgamé s’allie ! Suis-je Amour et Vénus ?... Périgord et Biron ? Tu m’empourpres grenat, ô reine souveraine ! Quel songe ai-je rêvé, femme-poisson sirène ? J'ai vainqueur puis vainqueur claironné du clairon, modulant la nuance assourdie, étouffée des soupirs que gémit une magique fée.]]>
Un éclair ! on veut au voile un carnet.
Le même dispositif appliqué à des syllabes...
La ville changeait tant, j’ai le lavis chantant.
... ou à des mots :
La tache sous une trace nuit-elle ? Elle trace sous la tache une nuit.]]>
Pentasyllabes 1 & 3 comportant deux oxymores symétriques dont l’heptasyllabe central donnera un éclairage à visée poétique.
L’obscure clarté
des étoiles vit Soulages
embraser le noir
Automnes torrides
redites-moi mais où sont
les neiges de mai
À loup sans offense
timidité châtiée
par rage d’agneau
L’hydrogène est lourd
suffisamment qu’il embrase
un gel nucléaire
Ce pâle Cheyenne
que Chief Dan George adopta
c’est Little Big Man
Des larmes de joie
ont précédé pour écho
vos douleurs muettes
Post-scriptum — Dans l’esprit de 2 formes classiques ambulatoires que Martin Granger a inventées (nommées le plaïku & le haïkow selon que vous composerez vos poésies outre-Quiévrain ou dans de verts pâturages), 2 plaques minéralogiques totalisent 5+7+5 syllabes :
Gide est sans Césaire.
Apaisé d’huis en seing, Kant
te sait tigre et queue.
JD 116 RA PZ 857 YE]]>
L’abraxas d’exacte poulie a sidéré douze et huitaine au hasard de lettre abolie. Seul un pétale irait amène où chaviré ce soupir traîne, ô glas signant vêpre et complie. Dans l’hypogée abstrus de peine à contre-gré va la folie instruite, ampoule dépolie. Le roseau défiait le chêne, œil déchiré mais veille pleine, octobre exultait de saillie. Reste un goût que l’envol déchaîne emprès chevron. Tout se replie, on rêve au calme de la plaine, le front s’orne d’une ancolie — altier fleuron. Face le thrène on vole et l’avions oublié : le fil d’un arc acétylène ! a-t-on crié comme supplie ondulante ma cantilène.
Œil déchiré mais veille pleine Le roseau défiait le chêne Octobre exultait de saillie Instruite ampoule dépolie Reste un goût que l’envol déchaîne À contre-gré va la folie Emprès chevron tout se replie Dans l’hypogée abstrus de peine On rêve au calme de la plaine Ô glas signant vêpre et complie Le front s’orne d’une ancolie Où chaviré ce soupir traîne Altier fleuron face le thrène Seul un pétale irait amène On vole et l’avion s’oublie Au hasard de lettre abolie Le fil d’un arc acétylène A sidéré douze et huitaine A-t-on crié comme supplie L’abraxas d’exacte poulie Ondulante ma cantilène]]>
Pour découpage mécanique ci-dessous, les syllabes du troisième vers étant 1 2 3 4 5, on aura aligné au premier 3 4 2 5 1, ou à l’inverse 3 2 4 1 5, voire 1 5 2 4 3 de Médor et Jacques. Noter la surcontrainte métatextuelle en gidaille, à savoir l’évocation de spirale ou rotation dans le 2e vers.
De-ci l’air monocle
Sartre roule un œil sur deux
au clair de Simone
De-là l’ers du Nok
Ronde des saisons de mil
au clair de la dune
Vide ou parano
vrillons cortex en vortex
au parvis-douane
Deux lacs — l’air lu Nô
chavire tes nefs Shogun
au clair de la lune
Mie à pied c’est trop
Il valse et pétrit le pain
cet ami Pierrot
J’avou(e) que Médor
jappe faux un nœud épique
Jacques dormez-vous
Sand aima Soutine
quand les heures remontaient
soudez cent matines
Calibrée dans la métrique du haïku, l’appellation "gidaille" rappellera la "médaille" créée par Annie Hupé. Les 3 dernières syllabes des vers 1 & 3 permuteront selon une gidouille centrifuge où 1-2-3 donnera 2-3-1 ; il faudra que le second vers expose une notion de cercle, de roulement, de cycle, de volte. Pour exemples :
Boby qu’on élit
le grand maître ès-ritournelles
veut un hélicon
kon-né-li / né-li-kon
———
Qui se love anti-
-tourbillonnements a froid
damné ventilo !
lo-ven-ti / ven-ti-lo
———
On dit dans des cas
de dégringolade en vrille
qu’ils sont décadents
dan-dé-ka / dé-ka-dan
———
J’entends les haïkus
sous la vague d’Hokusai
crier aïe-coulé !
lé-aï-kou / aï-kou-lé
———
Furie albatros
qu’un brûle-gueule te ploie
tel un bât trop sale
al-batt-ross / batt-ross-al
———
L’étrave en l’eau s’est
diluée au loin volute
parmi l’océan
an-lo-sé / lo-sé-an
]]>La dichotomie 7+3+1 : A B C D E F G B D F D sera hog s'il est possible de la répartir dans l'ordre 2+2+3+2+2. A B C D E F G B D F D
Sans donc atteindre la surcontrainte hog, les simples dichotomies dans ce billet s'appliqueront aux syllabes (cf. lien à Gef ci-dessus), aux lettres, aux vers.
1) Dichotomie de lettres et vers —
1 2 3 4 5 6 7 2 4 6 4 Les 11 lettres de chaque vers s’ordonnent en 3 lignes où on repasse celles de rang pair : v O u S d E r O S E S v Ê t U u N p E U N U é T i E z L a T É L É e N f E r T o N É T É (...) Idem des vers, le 2e et le 6e seront bissés, le 4e triplé :
Vous de roses
vêtu un peu nu
étiez la télé
Enfer ton été
d’art posa tôt
tel grave gag
Faust ira sis
vêtu un peu nu
Enfer ton été
tel grave gag
Enfer ton été
2) Dichotomie de syllabes —
Sade, Satan, Tarzan : trois de temps en temps
souffleurs qui dansent légers, fleur dans les dents.
Terriens ! la comédie est, rien qu’au dico,
échos de connerie et cocorico.
sa DE sa TAN tar ZAN troi DE TAN ZAN TAN souf FLEUR ki DAN se LÉ gé FLEUR DAN LÉ DAN ter RIEN la KO mé DI é RIEN KO DI KO é KO de KO ne RI é KO KO RI KO
3) Dichotomie de vers —
Onzain écartelé selon François Le Lionnais (tel qu’à peine saisi se dérobe tout sens) où les hendécasyllabes adoptent pour ordre 1 2 3 4 5 6 7 2 4 6 4 Les vers 2, 4 et 6 y sont répétés lettre à lettre, sauf que les mots sont différents.
Alea jacta est pointe du poème,
crisse l’onzain d’adage latin — estoc.
Gousse de teigne et dix de der à la main,
l’As te para de cal à miter aillée.
La vague a chaviré Bugs Bunny bourré,
démâté l’astérisque. Lapin ? Cépage ?
Sa berlue épandit la colle d’Isou ;
cris selon zain Dada : gélatines toc !
Là step à rade ça la mit éraillée
de matelas. Te risque la pince-page…
las ! te parade calamité raillée.
4) Alexandrin dichotomique où 11 cellules = 12 syllabes :
croi PIEU croi SAN ki POUR tour PI-EU SAN POUR SAN
Croix, pieu, Croissant, Kippour : tours pieux cent pour cent.
Dichotomie où un alexandrin œcuménique par la transmutation du monosyllabique "pieu" contre les vampires en "pi-eux" dissyllabique pour prêcher la concorde malgré la gématrie diabolique de 666 !
5) Protéonzinet —
Si le ciel happe le fluide nourricier,
la guerre suit ce désordre climatique.
Le onzinet tel qu’expliqué chez ZMdE : Vers 1 (1 mot) : dit le sujet du poème Vers 2 (2 mots) : que fait cette chose Vers 3 (3 mots) : décrit où ou comment Vers 4 (4 mots) : ce que cela signifie Vers 5 (1 mot) : pour quel résultat...
L’air
mord l’eau
s’en coule oh !
c’est mort sans l’eau
sang
(ici l’, s’, c’ non comptés pour mots) ... et onzinet décomposable en 7+3+1 : lèr MOR lo SAN cou LO sé MOR SAN LO SAN
6) El Desdidicho —
Chaque vers est hendécasyllabe dichotomique.
sui JE té NÉ breu SER veuf JE NÉ SER NÉ (...)
Suis-je ténébreux ? Serf veuf jeune et cerné ?
Prince aquitain ? Ce seigneur satin s’éteint,
Montant seul et sans toit, guettant l’étoilé :
L’élu d’étreintes comte au lutrin contraint.
Rimbaud sans Râ, l’ossu tombeau rassura,
L’écho me ligota — « Don’t call Italy ! »
Souffleur d’état meurtri, sa fleur t’attrista,
Rose avec bidon, riesling à Biribi.
D’amour au front subi, nous mourrons, Biron.
Reine en accord, grimons rouge encor mon corps.
Grave hameçon d’empois, rêva son poisson.
Devin, quel tronc pêcha ? Nous vaincrons Charon,
L’amant suit Orphée à la mandore, alors…
Cris, soupirs sondant free jazz, soupçon frisson.
7) Autres dichotomies de lettres —
Le suc de l’échalote
trompa le philologue.
Un fusil à lunette
ne sert rien de sucette.
... autrement dit :
Agent oignon
feinta Renan.
À gun, lorgnon
vain n’a nanan.
Dans le deuxième quatrain les lettres lues à chaque vers s’ordonnent selon la structure de dichotomie : a G e N t O i G N O N f E i N t A r E N A N a G u N l O r G N O N v A i N n A n A N A N
8) L'eusses-tu cru (9) ? Le texte à syntaxe cubiste que voici est une succession de onze dichotomies de lettres —
Faust — ô bas os à fée préféré ! — épia, prépara Lampion (a pop star) à entrer. Faust (toasts) enfermé ne me buvait nu à ta santé. On a tôt appel repéré. Faust osa S.O.S.
9) Etc. ad lib.
Lustucru pansu, sa vertu pense à Pan.
Or, sa panse empourprée glissa, s'empressant
d'engloutir, d'Icare à filou, dix radis
rivaux mordants. Œil pour œil vaut dent pour dent.
Père Lustucru, bagarres-tu battu ?
C’est la danse en sabre à culasse embrassant
les deux danseurs du vin hideux, ce rinceur.
L'eusses-tu cru, Noé loue ce cruel cru :
qui sera vainqueur dira ce vin divin.
La Mère Michel fraîchit mais m'y frémit,
car Mère Michel — d'Orphée même — y dormit.
Perdu vo't chat ? Vo't chat dodu ? Cha-cha-cha,
dansons encor, nos à-coups sont corps-à-corps.
Enlacés nos doigts firent l'anneau finaud.
Pour Grimm, l'amant l'a séduite immensément.
Pour Andersen, la robe tourne en Cène obscène.
Pour Perrault, à Chat Botté paiera Boa
le serpent minéral — il sert Miami.
Vague, Alexandre Dumas ? Galant dûment :
Mousquetaire et Cardinal, queutaient, dînaient,
D’Artagnan est fol et peut gagner l’épée,
Vercingétorix rompt l’oursin. Toronto
ça tord Lustucru léchant tortue, laitue,
et cetera — son vit pressé ravira
(Lacan dit : Mère Michel quand même y met
du cœur à l’ouvrage). À ta queue, loup jaloux,
Isengrin répond : stop aux dents restaurées,
la Kronenbourg erre et son croc bourré bout.
Guirlande ta bru bricolant t’abrita
au clair de la lune. Une perle annula
l’onde du Malin, poison de ma loi mâle.
Pierrot en pleur pluma Miro. Leur malheur
l'épatant, Pierrot saute un papier au pied.
Il t'appelle, on entre au pantalon trop long.
Sa plume écrit : tu m’es surplus, crime et cris,
prête-moi la plume, entête l’amant las...
Frère Jacques d’Elvis, maître queux visqueux
à Memphis Tennessee, Golem, t’es cité.
Dormez-vous ? Non, les calumets n'ont qu'ânon,
Buridan m’outrant rugir y mourut mou,
Apulée dérobe au trapu des baudets
pur or et un cloporte encore importun.
Ô Chat Botté, Taxi-Pacha t’excitait !
Carabas à l’Hebdo-d'Héra s’adossa
au sandow. Rigolons car Cendrillon rit
de Peau-d'Âne et Dada (son poney damné
du Petit Poucet) leste un peu poule et poux.
Lors adieu veau, vache, verrat. Vos chevaux
repoussent l'oméga de poule au galop.
J'arrive à l'alpha du coq, rival dual.
Bêta il traverse, ex-patatras extra.
(à suivre...)
lus TU cru PAN su SA ver TU PAN SA PAN or SA pan SAN pour PRÉ gli SA SAN PRÉ SAN dang LOU tir DI ca RA fi LOU DI RA DI ri VO mor DAN oeil POUR oeil VO DAN POUR DAN pè RE lus TU cru BA ga RE TU BA TU sé LA dan SAN sa BRA cu LA SAN BRA SAN lé DEU dan SEUR duv IN hi DEU SEUR IN SEUR lu SE tu CRU no EL ou SE CRU EL CRU ki SE ra VIN keur DI ra SE VIN DI VIN la MÈ re MI chel FRÉ chi MÈ MI FRÉ MI kar MÈ re MI chel DOR fé MÈ MI DOR MI per DU vo TCHA vo TCHA do DU TCHA TCHA TCHA dan SON zan KOR noz A kou SON KOR A KOR en LA sé NO doi FI re LA NO FI NO pourgr IM la MAN la SÉ duite IM MAN SÉ MAN pour AN der SEN lar OB tourn AN SEN OB SEN pour PER o A cha BO té PER A BO A le SER pan MI nér A lil SER MI A MI va GA lex AN dre DUM a GA AN DUM AN mous KEUT èr É car DIN al KEUT É DIN É dart AGN an É fo LÉP eug AGN É LÉP É ver CIN gé TO rix RON lour CIN TO RON TO sa TOR lus TU cru LÉ chan TOR TU LÉ TU èt SÉ té RA son VI pré SÉ RA VI RA la KAN di MÈ re MI chel KAN MÈ MI MÈ du KEU ra LOU vra JA ta KEU LOU JA LOU iz AN grin RÉ pon STO pod AN RÉ STO RÉ la KRO nan BOU rè RÉ son KRO BOU RÉ BOU guir LAN de TA bru BRI co LAN TA BRI TA okl ÈR de LA lu NU neup ÈR LA NU LA lon DE du MAL inp OI zon DE MAL OI MAL pié RO enp LEUR plu MA mi RO LEUR MA LEUR lé PA tan PIÉ ros O tun PA PIÉ O PIÉ il TA pè LON en TRO pan TA LON TRO LON sa PLU mé CRI tu MÉ sur PLU CRI MÉ CRI prê TE moi LA plu MAN tê TE LA MAN LA frè RE ja KE del VIS mèt RE KE VIS KE am EM fis TÉ né SI gol EM TÉ SI TÉ dor MÉ vou NON lé CA lu MÉ NON CA NON bu RI dan MOU tran RU gi RI MOU RU MOU a PU lé DÉ ro BO tra PU DÉ BO DÉ pur OR é UN clo PORT anc OR UN PORT UN o CHA bo TÉ ta XI pa CHA TÉ XI TÉ ca RA ba SA leb DO dé RA SA DO SA son SAND o RI gol ON kar SAND RI ON RI de PO da NÉ da DA son PO NÉ DA NÉ du PEU ti POU cé LÉ stin PEU POU LÉ POU lor A dieu VO va CHE ver A VO CHE VO re POU se LO mé GA de POU LO GA LO ja RIV al AL fa DU coq RIV AL DU AL bé TA il TRA ver SEX pa TA TRA SEX TRA (...)
Le même texte en prose...
Lustucru pansu, sa vertu pense à Pan. Or, sa panse empourprée glissa, s'empressant d'engloutir, d'Icare à filou, dix radis rivaux mordants. Œil pour œil vaut dent pour dent. Père Lustucru, bagarres-tu battu ? C’est la danse en sabre à culasse embrassant les deux danseurs du vin hideux, ce rinceur. L'eusses-tu cru, Noé loue ce cruel cru : qui sera vainqueur dira ce vin divin.
La Mère Michel fraîchit mais m'y frémit, car Mère Michel — d'Orphée même — y dormit. Perdu vo't chat ? Vo't chat dodu ? Cha-cha-cha, dansons encor, nos à-coups sont corps-à-corps.
Enlacés nos doigts firent l'anneau finaud. Pour Grimm, l'amant l'a séduite immensément. Pour Andersen, la robe tourne en Cène obscène. Pour Perrault, à Chat Botté paiera Boa le serpent minéral — il sert Miami.
Vague, Alexandre Dumas ? Galant dûment : Mousquetaire et Cardinal queutaient, dînaient, D’Artagnan est fol et peut gagner l’épée, Vercingétorix rompt l’oursin. Toronto ça tord Lustucru léchant tortue, laitue, et cetera — son vit pressé ravira (Lacan dit : Mère Michel quand même y met du cœur à l’ouvrage). À ta queue, loup jaloux, Isengrin répond : stop aux dents restaurées, la Kronenbourg erre et son croc bourré bout.
Guirlande ta bru bricolant t’abrita au clair de la lune. Une perle annula l’onde du Malin, poison de ma loi mâle. Pierrot en pleur pluma Miro. Leur malheur l'épatant, Pierrot saute un papier au pied. Il t'appelle, on entre au pantalon trop long. Sa plume écrit : tu m’es surplus, crime et cris, prête-moi la plume, entête l’amant las... Frère Jacques d’Elvis, maître queux visqueux à Memphis Tennessee, Golem, t’es cité.
Dormez-vous ? Non, les calumets n'ont qu'ânon, Buridan m’outrant rugir y mourut mou, Apulée dérobe au trapu des baudets pur or et un cloporte encore importun. Ô Chat Botté, Taxi-Pacha t’excitait ! Carabas à l’Hebdo-d'Héra s’adossa au sandow. Rigolons, car Cendrillon rit de Peau-d'Âne, et Dada (son poney damné du Petit Poucet) leste un peu poule et poux.
Lors adieu veau, vache, verrat. Vos chevaux repoussent l'oméga de poule au galop. J'arrive à l'alpha du coq, rival dual. Bêta il traverse, ex-patatras extra.
(à suivre...)
]]>Inspirée d’une conversation d’oulipotes on nommera "Heredia-récidive" une suite de mots dont la première syllabe répète la seconde du mot précédent ; exemple :
Révélé véhément, Heredia récidive
simulant mutiner timidité missive.
Civile violence, orage raffermi,
Ferdinand diaphane attaque : tatami !
Plutôt qu’un écho, ou qu’un bégaiement, ne perçoit-on comme une réverbération ?
Heredia rédigeait-il ? dit Gérard Veuf.
J’erre à Rodez : haro chez moi, rocher mon fief !
Reprendre les syllabes 2 & 3 en positions 1 & 2 du mot suivant. Cette fois Heredi-a finit en diérèse, et les alexandrins sont sur un rythme ternaire de 3 x 4 syllabes.
Heredia répudiera putride idole.
Tripot d’hier ! Poe édifie, Hérode isole,
Rodin dînait d’un modique ours moqueur d’igloos,
Cœur candidat quand leur dico leurrait dix clous.
Deux quatrains répétant les syllabes 2 et 3 aux positions 1 & 3 des mots suivants ; la 4e dans "He-re-di-a" sera donc reprise à l’envi. L’invraisemblable propos aurait pu inspirer des romans à Raymond Roussel.
N’irradions rapidité : Piccadilly cathodise aire,
Tonadico n’affadirait fastidieux stipendiaire.
Paon-d’Edison décodifia quotidien, timidité,
minaudier nomadisant — maladive — l’avidité.
Ton pique-nique du week-end est juste proche d’une part de poulet commandée par SMS à Marcel Duchamp ? Ah non ! c’est du plagiat éhonté. Ne fais pas semblant de ne pas entendre, ou ça finira mal. Dit à la façon de Heredia :
La surdité sur-indiquée,
interdisons tes ready-made
équidistants : cuisse à dictée
samedi comme heure à dînette.