L’attaque des oiseaux —
(extrait d'après Les Oiseaux d'Aristophane)

LE CHŒUR

– Celui-ci, l’a-t-on déjà vu ?
– Peut-être bien, au dépourvu…
– Toi, dis donc, aux grandes oreilles,
chassais-tu point geais et corneilles,
gourdiflot ta fronde à la main
et semant la mort en chemin ?

ESPÉRON s’abritant derrière COPINON

– On t’accuse de braconnage,
de plumaison, voire carnage…

LE CHŒUR

– Toi, malandrin récidivant,
ne m’avais-tu cloué vivant,
dessus la porte d’une grange
sans qu’un remords ne te démange ?
– Enfermé sous d’étroits barreaux ?
– Cuit dans un bouillon de poireaux ?

COPINON & ESPÉRON

– On nous harcèle, on nous assiège ;
à notre tour serrés au piège !

LE CHŒUR

– Aux armes, les piafs, à l’assaut !
– À bas l’assassin et le sot,
éployons largement notre aile !
portons une charge mortelle,
–  Coquins qu’ils s’en mordent les doigts,
il nous faut recouvrer nos droits.
Encerclons-les, ces deux canailles,
pour la dernière des batailles !

COPINON puis ESPÉRON

– Comment résister, Copinon ?
– Prends tes outils de marmiton !
– Comment survivre à tel déboire ?
– À coups de louche et d’écumoire !

...