Sélénet synédiérétique
La géhenne la gêne
Rameaux que l'on moise Si nous en avions Ferions un moïse Ou des avions Mais pauvre Jehanne De cœur si pieux Brûle sainte Jehanne Nouée à ses pieux
Rimes ci-dessus, des mots d'orthographe identique - ou presque - ne comptent pas le même nombre de syllabes. Selon l'étymologie ou l'usage, l'un fera diérèse & son jumeau synérèse.
« Jehanne » est un cas particulier. François Villon l'entend synérèse, entre autres parmi les octosyllabes de la Ballade des dames du temps jadis :
Et Jehanne, la bonne Lorraine, Qu’Anglois bruslèrent à Rouen ;
Au contraire, François de Barghon de Fort-Rion mesure diérèse tout au long des 250 pages de Jehanne d'Arc, chronique rimée (1890) ; cf. troisième alexandrin :
« Enfant, demanda-t-il, comment vous nommez-vous ? » Sans s'émouvoir, la Vierge au regard calme et doux Lui répondit: « Messire, on me nomme Jehanne, Mon père est paysan et je suis paysanne, Domremy m'a vu naître et j'aurai dix-sept ans Quand le mois de Marie aura clos ce printemps. »
Robert Rapilly, samedi 25 août 2012, à 00:47 [in Sélénets] Aucun commentaire - aucun trackback