65 536 huitains pour quatre fois douze lustres
Cadeau d'anniversaire aux oulipotes Élisabeth Chamontin, Alain Chevrier, Bernardo Schiavetta et Sophie Vial, 60 ans chacun. Quatre huitains imités des « Cent mille milliards de poèmes » de Queneau (beaucoup), des « Vers à soie » de Roubaud (un peu) et de « La Divine Comédie » de Dante (à peine) se combinent en 65 536 poèmes. On choisit le premier vers dans le paquet n°1 (4 possibilités), le second vers dans le n°2 (4 x 4 = 16 combinaisons), le 3e vers dans le n°3 (4 x 4 x 4 = 64 combinaisons), etc. Les mots bizarres - terlintintin, tint-tin, cornédbîf, etc. - ont été piochés chez Queneau ou dans la traduction de Dante par Louis Ratisbonne.
Vers n°1
Une cloche a sonné de son terlintintin
Murmure un ver à soie en soulier de satin
Touchant est l’unisson d’un tendre et doux tin-tin
Toute chose ordonnée arrive du matin
Vers n°2
Auprès d’Élisabeth jumelle de Zazie
À l’oreille d’Alain dans sa magnanerie
Près Bernado lisant Divine Comédie
Quiconque avecque l’autre et nous auprès Sophie
Vers n°3
S’appeler Cornédbîf ça vaut pas Chamontin
Ne pas manger la mûre exaucé-ce destin
Porter un soleil noir console l’Aquitain
Ajouter douze mois annonce soixante-un
Vers n°4
Et fermement de même écrire poésie
Idem que de baver sur robe de soierie
C’est juste la moitié du trajet de la vie
On espère toujours être garçon ou fille
Vers n°5
Avoir croisé Zazie au métropolitain
S’endormir en cocon autour du popotin
Errer au coin du bois sans perdre son latin
Prendre l’autobus S et sa tasse de thym
Vers n°6
Était-ce à cinq o’clock demande l’Amnésie
Alors enroulement de belle symétrie
D'un point où la vallée y gronde approfondie
De Socrate à Platon la marche vivifie
Vers n°7
Je me souviens encor de l’exquis bulletin
Voilà pour le bombyx un douillet strapontin
After quelques instants d’un repos sans potin
En lorgnant des photos de contraste incertain
Vers n°8
Du maître bienveillant la nymphe est l’élégie
La camisole isole ou la psychiatrie
Dante Orphée et le Prince un trio psalmodie
À tous n’est pas donné d’aimer la chose enfuie
Quatre, parmi les 65.536 poèmes potentiels, intitulés successivement « Élisabeth », « Alain », « Bernardo » et « Sophie ».
1 - Élisabeth
Une cloche a sonné de son terlintintin
Auprès d’Élisabeth jumelle de Zazie
S’appeler Cornédbîf ça vaut pas Chamontin
Et fermement de même écrire poésie
Avoir croisé Zazie au métropolitain
Était-ce à cinq o’clock demande l’Amnésie
Je me souviens encor de l’exquis bulletin
Du maître bienveillant la nymphe est l’élégie
2 - Alain
Murmure un ver à soie en soulier de satin
À l’oreille d’Alain dans sa magnanerie
Ne pas manger la mûre exaucé-ce destin
Idem que de baver sur robe de soierie
S’endormir en cocon autour du popotin
Alors enroulement de belle symétrie
Voilà pour le bombyx un douillet strapontin
La camisole isole ou la psychiatrie
3 - Bernardo
Touchant est l’unisson d’un tendre et doux tin-tin
Près Bernardo lisant Divine Comédie
Porter un soleil noir console l’Aquitain
C’est juste la moitié du trajet de la vie
Errer au coin du bois sans perdre son latin
D'un point où la vallée y gronde approfondie
After quelques instants d’un repos sans potin
Dante Orphée et le Prince un trio psalmodie
4 - Sophie
Toute chose ordonnée arrive du matin
Quiconque avecque l’autre et nous auprès Sophie
Ajouter douze mois annonce soixante-un
On espère toujours être garçon ou fille
Prendre l’autobus S et sa tasse de thym
De Socrate à Platon la marche vivifie
En lorgnant des photos de contraste incertain
À tous n’est pas donné d’aimer la chose enfuie
Robert Rapilly, mercredi 25 juin 2008, à 13:21 [in Vrac] Aucun commentaire - aucun trackback