La caravane humaine aux frontières du monde,
toujours par ce chemin qui n’a pas de retour,
passe traînant le pied, la limite du jour
buvant l’imaginaire émouvant qui l’inonde.

Le paysage change, où la tempête gronde ;
une barrière en bois abolit Prince, et Tour,
et la Boulangerie : un pain sorti du four
là-bas se croque-t-il sous une croûte blonde ?

On avance surpris des routes que l'on voit ;
quelque chose inconnu ? Tout se montre du doigt,
panneaux indicateurs et balises routières.

Il faut s’acclimater au désert sous le vent ;
pour cornes d’abondance on tient des panetières
dont la manne a perdu goût et forme d’avant.



(d'après « Espèces d’espaces » de Perec & « La caravane » de Théophile Gautier)