Un haïku, du moins un poème de métrique 5-7-5 syllabes, peut être palindrome de lettres...

Et tel l'if serré
il sème — litre fertile —
mes lierres, fillette.

... ou palindrome phonétique :

Sang de ces calices
à l’eau qu’Ippon picola
si la caisse danse

Cherchons maintenant un alexandrin fameux, de Baudelaire par exemple :

Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille.

On appellera "ukïah" un haïku palindrome qui reprendrait les mots-clés de l'alexandrin :

Être Pégase opte
ô Douleur ! cruel Uodo
et Poe sage perte

Pégase hors sujet ? Oui, mais c’est mon dada. L’Uodo est une montagne au sud de l’Abyssinie, où se rendit un jeune poète enthousiaste d'avoir lu "Le Voyage" de Baudelaire — lequel fut traducteur d’Edgar Poe cité en fin d’ukïah.

À propos d'Arthur Rimbaud et du Bateau ivre...

Fileur éternel des immobilités bleues

est apte à produire un ukïah :

Seul bec fileur, crin
éternel : en retenir
— cruel if — ce blues.

Un vers de Heredia est difficile à réduire au format ukïah ?

Et l’étamine lance au loin le pollen d’or

On opte alors pour la forme "aknat" = deux palindromes de 5-7-5 et 7-7 syllabes :

Rôde ma niôle
déni mat en étamine
de loin âme d’or

Art solennel l’opéra
pare-pollen né : l’ost Râ