Les mots, du moins les idées, apparaissent en ordre inverse du Desdichado. Un exercice fluide et plaisant : réciter l’original en survolant à rebours celui-ci, où dansent boum boum de légères chevilles.

Quand la fée a crié, la sainte à demi-voix
depuis l’orphique lyre à son tour y nuance
que, l’Achéron franchi, vainqueur j’allai deux fois
où la sirène nage ; en sa grotte, ma transe.

La reine, d’un baiser, m’empourpre le minois ;
je suis Léon d’Uzès ou l’évêque Constance
alliant rose et pampre ainsi qu’un vin de noix
dont, désolé, mon cœur prise l’efflorescence.

Romain Pausilypon, me reviens-tu d’au loin ?
Secourable sois-tu lorsqu’en ma tombe terne
la mélancolie ombre un noir soleil en berne !

En constellant ce luth, feu mon astre orphelin
vit abolir la tour d’Aquitaine. Et moi, Lige
inconsolé, car veuf et ténébreux, qui suis-je ?