Un court-circuit historique, onomastique et palindrome vient de se produire entre le dieu sumérien Utu et François Rebsamen l'actuel maire de Dijon.
Le premier, dieu-soleil et augure à Babylone, dénonçait en pleine lumière les turpitudes humaines (1) ; le second, fidèle à l'oracle, s'est entretenu cette semaine de probité politique avec le Garde des Sceaux (2) :

Utu, le Dieu-Soleil en Mésopotamie,
est garant de justice. Il relègue, bannie,
la nuit de turpitude où l’âme se corrompt.
Depuis quatre mille ans, se mirait à son front
le chatoiement d’un foie apprêté de moutarde.
Ce matin décrypté, l’haruspice nous tarde !
Phylactère traduit — doré de badigeon —
d’un bas-relief pieux : « L’Échevin de Dijon
ne mentira jamais ; pour preuve le bonhomme
répète ma leçon en code palindrome. »
=> En Rebsamen Utu tu ne m’as berné. <=
                        

(British Museum)




(1) Utu le sumérien s'appelait Shamash en akkadien, encore šmš (sic) dans l'alphabet araméen qui zappe les voyelles dès l'Antiquité : mdr ! Ci-dessous réécriture rimée, d'après traduction par M.-J. Seux du "Grand Hymne à Shamash" :

(...)
De qui trame un méfait tu rogneras l’ergot ;
du marchand intrigant saisiras le magot.
Tu claquemureras l’édile corruptible,
prévarication vaudra d’être la cible
que pointent tes rayons d’un juste châtiment.
Mais qui secourt le faible, indubitablement
se concilie Utu, valorise sa vie.
Qu’un probe magistrat, lors qu’il te sanctifie,
sauvegarde tes lois
et loge auprès des rois !
(...)

(2) Nos sceaux anti-piston n'ont rien de neuf : en Mésopotamie déjà des sceaux-cylindres servaient à circonscrire les prérogatives des dieux et du pouvoir. On les appliquait sur une surface d'argile fraîche, à la mode d'un rouleau à pâtisserie. Une fois séchées, les galettes-gazettes étaient diffusées : au sommaire édification du peuple, mais aussi mise en garde des élites. Le petit (3,3 cm) sceau-cylindre d'Utu-Shamash alias šmš est conservé au Louvre ; on y voit le dieu rayonnant pourfendre les ténèbres avec un stylet.