Le blogue de Robert Rapilly

Gidouilles illustrées

Lire successivement la gidouille numérotée, puis la ligne horizontale :

     
              Un éclair ! on veut
              au voile un carnet.

Le même dispositif appliqué à des syllabes...

     
            La ville changeait tant,
            j’ai le lavis chantant.

... ou à des mots :

     
       La tache sous une trace nuit-elle ?
       Elle trace sous la tache une nuit.

Haïkúxymore

.

Pentasyllabes 1 & 3 comportant
deux oxymores symétriques dont
l’heptasyllabe central donnera
un éclairage à visée poétique.

L’obscure clarté
des étoiles vit Soulages
embraser le noir

Automnes torrides
redites-moi mais où sont
les neiges de mai

À loup sans offense
timidité châtiée
par rage d’agneau

L’hydrogène est lourd
suffisamment qu’il embrase
un gel nucléaire

Ce pâle Cheyenne
que Chief Dan George adopta
c’est Little Big Man

Des larmes de joie
ont précédé pour écho
vos douleurs muettes

Post-scriptum — Dans l’esprit de 2 formes classiques
ambulatoires que Martin Granger a inventées (nommées
le plaïku & le haïkow selon que vous composerez vos
poésies outre-Quiévrain ou dans de verts pâturages),
2 plaques minéralogiques totalisent 5+7+5 syllabes :

Gide est sans Césaire.
Apaisé d’huis en seing, Kant
te sait tigre et queue.

JD 116 RA
PZ 857 YE

Gidouilles syllabiques

.

Pour découpage mécanique ci-dessous,
les syllabes du troisième vers étant
1 2 3 4 5, on aura aligné au premier
3 4 2 5 1, ou à l’inverse 3 2 4 1 5,
voire 1 5 2 4 3 de Médor et Jacques.
Noter la surcontrainte métatextuelle
en gidaille, à savoir l’évocation de
spirale ou rotation dans le 2e vers.

De-ci l’air monocle
Sartre roule un œil sur deux
au clair de Simone

De-là l’ers du Nok
Ronde des saisons de mil
au clair de la dune

Vide ou parano
vrillons cortex en vortex
au parvis-douane

Deux lacs — l’air lu Nô
chavire tes nefs Shogun
au clair de la lune

Mie à pied c’est trop
Il valse et pétrit le pain
cet ami Pierrot

J’avou(e) que Médor
jappe faux un nœud épique
Jacques dormez-vous

Sand aima Soutine
quand les heures remontaient
soudez cent matines

Gidaille

En prélude une visite chez Gilles Esposito-Farèse...

Calibrée dans la métrique du haïku,
l’appellation "gidaille" rappellera
la "médaille" créée par Annie Hupé.
Les 3 dernières syllabes des vers 1
& 3 permuteront selon une gidouille
centrifuge où 1-2-3 donnera 2-3-1 ;
il faudra que le second vers expose
une notion de cercle, de roulement,
de cycle, de volte. Pour exemples :

Boby qu’on élit
le grand maître ès-ritournelles
veut un hélicon

kon-né-li / né-li-kon

———

Qui se love anti-
-tourbillonnements a froid
damné ventilo !

lo-ven-ti / ven-ti-lo

———

On dit dans des cas
de dégringolade en vrille
qu’ils sont décadents

dan-dé-ka / dé-ka-dan

———

J’entends les haïkus
sous la vague d’Hokusai
crier aïe-coulé !

lé-aï-kou / aï-kou-lé

———

Furie albatros
qu’un brûle-gueule te ploie
tel un bât trop sale

al-batt-ross / batt-ross-al

———

L’étrave en l’eau s’est
diluée au loin volute
parmi l’océan

an-lo-sé / lo-sé-an

Archives - novembre 2022

Sélectionner une date

novembre 2022
« 123456789101112131415161718192021222324252627282930 »

Les cases à fond coloré signalent les dates de parution des billets. Les flèches permettent de se déplacer au mois suivant ou précédent.