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Pot-pourri de Ronsard (d’après Les Amours & Odes II) :

Je me relie et me délace (...)
Page, reverse dans ma tasse !

La Pléiade tenait 441 pour Nombre de Babel cardinal...
1585-2026 : anticipons l’an prochain une commémoration
grandiose des 441 ans après la disparition de Ronsard.
Cadet de Nostradamus, Ronsard affecta une posture tout
en contradiction du vieux maître : « Il dit l’avenir ?
Eh bien, remontons le temps ! » Il usera alors du vers
comme filon étymologique à "renversement", et usant de
ces fréquents va-et-vient d’un état contraint (« je me
relie ») ou relax (« et me délace »). Le "reversement"
est l’exemple d’un autre usage de la racine "vers", où
il met en scène son disciple Rémy Belleau, assimilé au
page doublé d’un échanson généreux. Ronsard consacrera
parallèlement un authentique culte à la Muse Calliope,
qui le fait remonter, comblé, à la vie intra-utérine :

Dedans le ventre avant que ne je fusse,
Pour t’honorer tu m'avais ordonné :
Le ciel voulut que cette gloire j’eusse
D’être ton chantre avant que d’être né.

Cet extrait du Second Livre des Odes signe une posture
existentielle palindrome, comme "vers" sera "renversé"
et "reversé" ou qu’une alternance vitale le lace, puis
délie, puis lace sans fin. Avant nous dès 1960 en note
de son Traité de Prosodie (éd. Ichthusson, Bruxelles),
Gilbert Farelly datait ce caractère singulier du poète
au moment de la puberté, où un premier "poil" de barbe
orthographié à l’envers apparut portion de "Calliope".
Il n’en fallait pas plus que Farelly compose un de ses
fameux haïkus pré-oulipiens, en hommage à Ronsard et à
Rémy Belleau - prénommé" Rémi" sans Y afin de tenir la
contrainte palindrome doublée d’une gématrie = 441. Un
autre Rémi, Schulz notre oulipote, a relevé que le mot
central "lace" a 21 de gématrie, racine carrée de 441.

Rémi reversa
Le Poil lace Calliope
L’As rêve rimer