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Je suis par estran creux l’Éteuf que l’on dégomme
quand grince la misaine et chavire le dôme ;
mon étoile de mer dans la Dune Fantôme
suinte le cidre roux des chais où chut la Pomme.

Tant le bruit des væntaux toque entre Dol et Somme
qu’onc n’oit l’appeau Mathilde à l’amer bois Guillaume ;
le serpolet portant les senteurs de la môme
y verrouille, envoûtante, une ruine de Rome.

Suis-je onagre ou roseau si l’alizé s’embaume
selon que couve au nord, sous l’armure et le heaume,
naufragé l’Isotope envers Hague tout comme ?

Vienne l’Archer grapheur tapisser d’ors et chrome
l’absinthe de la Tour et la mire astronome
dont l’armoise normande a refleuri ma paume !
         
Jean-Kri Viseux, guide à Pirou-Fantôme / Photo François du Béarn

Lundi 8 août 2011 dans la dune de Pirou-Fantôme, Olivier Salon a proposé aux Pirouésiens d'écrire un sonnet français.
L'alternance des rimes en serait phonétique et subtile : homme / heaume.
Celui ci-dessus est un nouvel avatar de Nerval.
Absents du dictionnaire, les « væntaux » du vers 5 hybrident « vantaux » et « ventaux » (un ventail est un vantail de heaume) à la mode des « æncrages » perecquiens de Bernard Magné.