Deux chansons monorimes enthousiastes sur des musiques de Sir Martin Granger (audibles vendredi 13 mars 2015 à Lille 3), la première baroque, l'autre hellénistique. L'art des poèmes monorimes reste aujourd'hui bien vivace, grâce à Olivier Salon, à Gilles Esposito-Farèse, à quelques autres.

1) Le Galurin d’Érasme

– Qu’est-ce ta noire coiffe, Érasme ?
  Est-il hanté, ce cataplasme,
  des mânes d’un spectre ectoplasme ?

– Non, mais ci plane un pléonasme.
  Quant au bonnet, c’est contre l’asthme
  dont ma cervelle craint le spasme.

– Que quête ta casquette, Érasme ?
  N’y fantasmes-tu le miasme
  dont un miasme est le fantasme ?

– Là plutôt je sens un chiasme ;
  couronnons-le jusqu’à l’orgasme
  d’ivre folie et doux sarcasme...

– Libérez le béret d’Érasme,
  crête de bel enthousiasme :
  hip hip hip au bibi d’Érasme !

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2) Pauvre Jocaste -

Enthousiaste
Qu’on l’honore premier sébaste
Œil clair et torse de gymnaste
Œdipe épouse sa Jocaste

Quel cinéaste
Quitte de périphrase chaste
Ferait le film iconoclaste
De tel inceste en telle caste

Pauvre Jocaste
Ce qui l’embrasa la dévaste
L’amour s’est consumé contraste
De nuit ardente en jour néfaste