En passant par le site Carnets paresseux, le sujet des orpherimes m'a fait replonger aux archives de mon ordinateur. Précisément un sonnet inspiré du Cygne de Mallarmé sur des rimes inexistantes en français, proposition de Gilles Esposito-Farèse à la liste oulipo en février 2002 :
- icre
- èple
- agle
- odre
- ousme
Cliquez ici pour lire diverses réponses listoulipiennes à l'époque. Texte ci-dessous légèrement retouché 15 ans après — entre-temps je suis devenu sensible à des points jadis indifférents.

La serge s’assouvit biais rebelle et drap d’huicre
Gracile ou modelée affecte un coupon klèple
Sur l’axe déplié Queneau glisse la guêple
En phosphorant drapier dont le col rajusticre

Son signe certes foi cherche au vent l’accès d’Hycre
Morne gris maquillant anse et bois éthélèple
Courbe noire étanchée on réagit au vèple
Sans qu’un périlleux vers eût expié l’énicre

Sourd ton sol sec hourra sous ta gangue mortagle
Parle et passe et figé voile ce qu’il énagle
Mène à l’Azur l’envol houle en hommage prodre

Toute ombre passe mieux au port les clés d’Hassousme
Lisse folle hélice oh plonge droit où vers l’Odre
Mallarmé vit l’esquif d’aucun isthme et nul ptousme.

PS — Quatrain bonus. Un enjambement déchirant scinde les mots "lequel" et "ressuscité". Ça complique le décompte (et la diction) d'octosyllabes sur deux rimes orphelines, "muscle" & "sépulcre" :

Moby Dick secrète du musc, le-
-quel déborde, terrible muscle :
l’océan vert le mue en Hulk res-
-suscité d’abyssaux sépulcres.

Trois autres quatrains de même facture ici.