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Si Gaétan tacite à tes souhaits muets
jaugea quand (jamais quoi) Satan sape sa poche,
cigarette anthracite, attraits sourds — et murés,
George archange armé croit, sa transe âpre s’approche.

Qui l’éventa lâché, cent houles secouant
huit solos Gillespie affolés, notes d’âme ?
Cri ! l’air ventral, archer, s’enroule ce courant.
Ruisseau l’orgue, il respire, a frôlé notre drame.

On s’en fiche à l’étang : claie aux eaux du hameau,
sang d’homme et loup, son bain s’enfuit du dôme étanche.
Ronce en friche, alerte en clair roseau, dur rameau,
s'endormait l’ourson brun, sans fruit dru d’orme et tranche.

Mon Stéphane delà m’aimanta son pays,
monstre et faneur de larme et mantra sont péris.

Les apparitions bizarres (la cigarette anthracite, Dizzy Gillespie, l’étang, l’orgue, l’ourson brun, etc.) ont des résonances biographiques privées ; pourvu qu’elles restent poétiques si vous ne connaissiez pas Stéphane. Ce sonnet sera mon dernier d’une série où des vers quasi pareils se répètent, sauf alternance d’absence et de saturation du son "R". Aucun mot des distiques asphyxiés ne se répètera en zone oxygénée. Ainsi, "l’" pronom (vers 5) => article (v. 7) ; "en" pronom (v. 9) => préposition (v. 11).