Quatre superstitions
Les rimes jouent des mots "lapin", "fer à cheval", "un chat noir" et "vendredi 13".
Superstition 1 — Matin radieux du 10 juin 1862 : suite à des travaux de réfection (le mât, on l’a peint), faut-il croire que le capitaine Hoffmann prononçât pour l’équipage tout réjoui de son steamer L’Hirondelle (Lac Léman) pareil discours de bombance (fac-similé Le Messager Boiteux, 1863) ? S’ensuivit un naufrage sans aucune victime ni explication. Énigme typiquement durable. = Navire pimpant ! qu’on lape un schnaps avec délectable appen- -zel. Matelots, goûtez la pin- -tade cuite au fournil à pain.
PS — Ligne 3 du paragraphe, un message privé m'a demandé pourquoi "prononçât" à l'imparfait du subjonctif. Lire parmi les nombreuses gloses de Corneille, Andromaque :
Hélas ! on ne craint point qu’il venge un jour son père ;
On craint qu’il n’essuyât les larmes de sa mère.
Superstition 2 —
Existe-t-il un Godin qui ne serve pas
à griller du shit, cuire une omelette
ou attiser la virilité (appelons cela
le Godin d’Odin) : foyer dont sortent
ratatinées Brünnhilde et la pantoufle
porte-bonheur de son noble destrier ?
=
Quel calorifère acheva l’
âtre à réchauffer hasch, œufs, val-
-seuses ? Quel enfer hache Val-
-kyrie et son fer à cheval ?
Superstition 3 — Les Anglais caillassent Buridan et Charles VII, l’héritier du trône ? D’Arc s’en va déclencher la guerre et conjurer enfin le mauvais sort. = Perfide Albion lynche âne, hoir... But this time I will unchain war ! dit Jeanne qu’y voit un chat noir.
Superstition 4 —
Cette sainte de l’Enfant Jésus solde
ses entrailles à une fille de Nantes
qui tricote en passant de l’angoisse
au funeste lendemain du jeudi douze.
=
À vendre ! dit Thérèse
Dans son ventre Édith tresse
et couve entre détresse
et le vendredi treize Robert Rapilly, mercredi 15 août 2018, à 23:40 [in Vrac] Aucun commentaire - aucun trackback