1884, premier quatrain de l’Art poétique de Verlaine :

De la musique avant toute chose,
et pour cela préfère l’Impair
plus vague et plus soluble dans l’air,
sans rien en lui qui pèse ou qui pose.

En Bretagne, un chant de matelots fait écho à l'invitation du poète ; nez aux embruns, les pêcheurs de sardines entonnent un refrain qui renforce la logique impaire prônée par Verlaine. Il s'agit d'un tercet de vers pentasyllabiques en 3 mots totalisant chacun 1, 3, 5, 7 ou 9 lettres. A priori le comble de l'impair :

Blair à détremper ?
Aux impairs, Quimper
préfère l’imper !

Ce chant breton comporte une rime normande (pour l'œil) entre "détremper" & "Quimper".

Revenons aux 9 syllabes que prescrit Verlaine et calibrons à notre tour des vers ultra impairs = 5 mots de 1, 3, 5, 7 ou 11 lettres...

Musique impaire avant toute chose :
une vague soluble préfère
que s’aille taire littérature.

Pour mémoire, les 9 strophes de Verlaine se concluaient en : Et tout le reste est littérature.

On poussera enfin l'imparité à la limite :
- 1 poème en 3 vers de 5 mots comptant chacun 1, 3, 5, 7, 9 lettres,
- lesquelles lettres seront de rang impair dans l’alphabet A, C, E, G, I, K, M, O, Q, S, U, W, Y
- et n'apparaîtront que 1 ou 3 fois dans un même mot.

Kiosque-Music, gémis mes émois
à ces acmés ! Image esquissée :
séquoia mou, cymaise aiguë, eau...

Plouf... une sardine !