Inspiré d'une proposition de Rémi Schulz à la Liste Oulipo, poème en 12 vers où la syllabe "sol" occupe les positions successives de 1 à 12 dans les alexandrins. Vers pêle-mêle recopiés chez Corneille, Cros, Hugo, Mallarmé, Moréas et Sand. La ponctuation a été adaptée à ce nouveau texte, le "Si" conjonction transformé en "Si !" adverbe.

Soleils plus flamboyants, plus chevelus dans l’ombre,
désolés sans l’orgueil qui sacre l’infortune,
où le sol est jonché de paille et de chiffons
aux yeux du solitaire ébloui de sa foi !

Mon théâtre, Soleil, mérite bien tes yeux,
mais non l’horreur du sol où le plumage est pris.
Quand il baigne, mon corps solitaire le glace :
pousses-en jusqu’au bout l’insolente manie...

Je vois des boucliers au grand Soleil reluire.
Si ! ce très blanc ébat au ras du sol dénie
une épaisse verdure opposée au Soleil,
les citrons verts, et la graine de tournesol.


Indications scénographiques revisitées pour Tristan & Isolde.

Soleil tout noir, un absolu désir affleure
au solstice cyan : Isolde implore Orphée
que son solo heurté d’inconsolés soupirs
la déboussole, et que Tristan l’absolve alors.
« Chus en Vélosolex au pied du Mausolée,
laçons la camisole en quoi l’amour se solde ! »

Redoublée, la syllabe "sol" occupe les places successives 1-7, 2-8, 3-9, 4-10, 5-11 et 6-12 dans 6 alexandrins. Rendez-vous à Bayreuth.




Un soc fouille le sol, m’enveloppe et m’isole,
C’est le maître absolu d’un renom bien solide :

Îles au sol désert, lacs à l’eau solitaire
Et des soldats de pierre et des soldats de cuivre.

Absolu dans les cieux, absolu sur la terre,
Solstice ! un juin normand sollicite la glace.

La même contrainte en ordre inverse ("sol" en positions 6-12, 5-11, 4-10, etc.), cette fois en assemblant des fragments volés à Hugo, Corneille, Molière & Quinault.