Albarétros
Jeu : réciter L’Albatros de Baudelaire en lisant ce poème à l’envers.
Sa marche est sans espoir, car immense, son aile sous la bronca l’amarre au sol du non-retour. D’archer dont il se rit, du grain qu’il ensorcelle et du ciel souverain parut-il troubadour. Il volait, cet infirme à présent grabataire, un brûle-gueule au bec afin de l’outrager ; laid comique combien ! Autant que beau naguère, veule et gauche dès lors, ce velet voyageur. À son côté ne tient, qui traînerait pour rame, qu’albe aviron géant piteusement pataud. Honteux et maladroit, d’azur, le vénérable sur les lames du pont fut jeté de sitôt. L’amertume est un gouffre, y glisse la voilure des exodes communs, l’indolence suivant en mer l’oiseau majeur : l’albatros, ô capture dont l’équipage humain s’amuse si souvent !
Vous pourrez aussi lire à rebours El Desdichado, en cliquant ici.
Robert Rapilly [in Sorbonne],
dimanche 11 août 2019 à 15:10
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