jeudi 12 avril 2007
Sélényxore - Sélénorixe - Monnet - Araxe - Exergue - Lyrics - Aurochs - Luxure
2 sélénets puisés à la première version (1868) du sonnet allégorique de lui-même ; un mot ajouté ("prolixe"), d’autres réduits (par ex. "obscurcissement" devient "obscur"). Comme dans les quatrains de Stéphane Mallarmé, les rimes de Sélényxore englobent la consonne d'appui (Nore - Tyx - PHore - Ny/ix) ; pas celles des tercets ni de Sélénorixe.
Sélényxore Noir Salon sonore, Vaisseau de nul ptyx, Le rêve s’honore Avec l’eau du Styx. Cinéraire amphore, S’allume l’onyx : Nuit lampadophore, Vespéral Phœnix. _ Sélénorixe Néfaste, prolixe Pour son cadre, un or Incite une rixe En l’obscur Décor. Scintille et se fixe L’absent septuor Qu’emporte une nixe Sur la glace encor.
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Un monnet :
Pnyx dore ptyx, flore. Styx fore, Bix score. Or, l’or fixe saur, mixe cor.
Traduction désinvolte du monnet en vers libres :
Sous les hauteurs d’Athènes, Pnyx qui colorent dore hapax ptyx, et végétation, flore. le Fleuve des Enfers Styx s’infiltre fore, et le cornettiste Léon Bismarck Beiderbecke Bix marque des points. score. Présentement, Or, des pépites l’or qui retiennent fixe le hareng de Diogène saur, y mélangent mixe le chorus du jazzman. cor.
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5 réécritures du sonnet de 1887, successivement en a, e, i, o, u.
Pas les tercets, mais chaque quatrain fait rimer ses consonnes d'appui :
oNyx / PhéNix
lampadoPHore / amPHore
pTyx / STyx
soNore / hoNore
Une version combinatoire tourne grâce à Gilles Esposito-Farèse en cliquant ici.
Araxe Ses purs ongles très haut sacrant l’opoponax, L'Angoisse, ce minuit, soutient, lucifuge are, Maint rêve vespéral brûlé d’Astyanax Que ne recueille pas de cinéraire jarre Sur les crédences, au salon vide : l’hapax, Aboli bibelot de muette fanfare, (Car le Maître est allé puiser des pleurs à Sfax Avec ce seul objet dont le Néant s’effare.) Mais proche la croisée au nord vague, l’anar Agonise selon peut-être l’hospodar Des licornes ruant l'impétueuse Araxe. Nymphe défunte nue en le miroir, en star Que, dans l'oubli fermé par le cadre, se faxe De scintillations sitôt le samovar. * Exergue Ses purs ongles très haut dédiant leur pyrex, L'Angoisse, ce minuit, soutient, thuriféraire Maint rêve vespéral rougi par le murex Que ne recueille pas d’amphore cinéraire Sur les crédences, au salon vide : nul sphex, Aboli bibelot d'inaudible tonnerre, (Car le Maître est allé puiser des tubifex Avec l’objet par quoi le Néant se vénère.) Mais proche la croisée au nord vacante, un air Agonise selon peut-être quelque épair De licornes ruant une flamme convexe, Elle, défunte nue en le miroir, si clair Que, dans l'oubli fermé par le cadre, s’annexe De scintillations sitôt le vierge hier. * Lyrics Ses purs ongles très haut dédiant leur onyx, L'Angoisse, ce minuit, soulève, lamprophyre, Maint rêve vespéral brûlé par le Phénix Que ne recueille aucun funèbre vaudevire Sur les crédences, au salon vide : nul ptyx, Aboli bibelot d'une insonore lyre, (Car le Maître est allé puiser des pleurs au Styx Avec ce seul objet que le Néant put lire.) Mais proche la croisée au nord vacante, Ophir Agonise selon peut-être l’elzévir Des licornes ruant du feu contre une nixe, Elle, défunte nue en le miroir, en cuir Dessous l'oubli fermé par le cadre, se fixe De scintillations sitôt le septemvir. * Aurochs Ses purs ongles très haut dédiant leur inox, L'Angoisse, ce minuit, soutient, lampadophore, Maint rêve phosphorant sous l’Oceano Nox Que ne recueille pas de cinéraire amphore Sur les crédences, au salon vide : nul phlox, Aboli bibelot d'inanité sonore, (Car le Maître est allé prier chez Palafox Avec ce seul objet dont le Néant s'honore.) Mais proche la croisée au nord vacante, un or Agonise selon peut-être le décor Des licornes ruant la foudre contre Eudoxe, Elle, défunte nue en le miroir, encor Que, dans l'oubli fermé par le cadre, se boxe De scintillations sitôt le septuor. * Luxure Ses purs ongles très haut dédiant leur Fiat Lux, L'Angoisse, ce minuit, tient, appogiature, Maint rêve vespéral consumé par Pollux Qu’une amphore à jamais cinéraire n’obture Sur les crédences, au salon vide : nul flux, Aboli bibelot d'inaudible murmure, (Car le Maître en garnit les tombeaux mamelucks Avec ce seul objet que le Néant n'emmure.) Mais proche la croisée au nord vacante, une Ur Agonise selon, peut-être ça l'obscur, Des licornes ruant du feu contre le luxe, Elle, défunte nue en le miroir, azur Que, dans l'oubli fermé par le cadre, se luxe De scintillations sitôt le glaive sûr. *
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Le sonnet allégorique de lui-même selon manuscrit premier de Mallarmé en 1868 :
La nuit approbatrice allume les onyx De ses ongles au pur Crime lampadophore, Du Soir aboli par le vespéral Phoenix De qui la cendre n'a de cinéraire amphore Sur des consoles, en le noir Salon : nul ptyx, Insolite vaisseau d'inanité sonore, Car le Maître est allé puiser de l'eau du Styx Avec tous ses objets dont le rêve s'honore. Et selon la croisée au nord vacante, un or Néfaste incite pour son beau cadre une rixe Faite d'un dieu que croit emporter une nixe En l'obscurcissement de la glace, Décor De l'absence, sinon que sur la glace encor De scintillations le septuor se fixe.
... sans titre en 1887 :
Ses purs ongles très haut dédiant leur onyx, L'Angoisse, ce minuit, soutient, lampadophore, Maint rêve vespéral brûlé par le Phénix Que ne recueille pas de cinéraire amphore Sur les crédences, au salon vide : nul ptyx, Aboli bibelot d'inanité sonore, (Car le Maître est allé puiser des pleurs au Styx Avec ce seul objet dont le Néant s'honore). Mais proche la croisée au nord vacante, un or Agonise selon peut-être le décor Des licornes ruant du feu contre une nixe, Elle, défunte nue en le miroir, encor Que, dans l'oubli fermé par le cadre, se fixe De scintillations sitôt le septuor.
Robert Rapilly,
jeudi 12 avril 2007
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