Le blogue de Robert Rapilly

mardi 10 avril 2007

mardi 10 avril 2007

Sonnérailleur

2 sonnets A & B okapis (*) en alexandrins, aux accents près, acceptent qu'on les dispose en une suite d'octosyllabes. Lors, réduisant d'un tiers la taille des vers (12 -> 8), on augmente de moitié le nombre de poèmes (2 -> 3) : sonnets a, b et c. Cela fonctionne comme un dérailleur de vélo.
Les rimes sont masculines, alternées vocaliques et consonantiques.

(*) okapi désigne l'alternance de voyelles et consonnes


A + B = a + b + c

A-
Orage d’aboli désir à ce ruban
Obère-t’en ici, gitane d'avenir
En épave mura le banal à gémir
À l’Aga d’Irazú relevé d’origan

Opère députés ab irato Médor
En alezan ave César, Ésope, Râ
Si la muse râla Midas à caméra
Mutile nez égal à délires en or

Édile décoré venez ôter Odin
En Agénor idem avivez Aladin
Utile virago l’école dit Éden

Il a - malin Éros - épilé parasol
Étiré le joli marin à mi bémol
Étalé boléro d’ému silex. Amen

a-
Ô rage d’aboli désir
À ce ruban obère-t’en
Ici gitane d'avenir
En épave mura le ban

À l’âge mira l’Agadir
Azur élevé d’origan
Ô père député sabir
Atome d’or en alezan

Ave César, Ésope ras
Il amusera là Midas

À caméra mutile nez
Égal à délire señor
Édile décoré venez
Ôter Odin en Agénor

b-
Idem avivez Aladin
Utile virago le col
Édite de Nil à Malin
Éros épilé parasol

Étiré le joli marin
Amibe moleta le bol
Érode Musil, examen
Écot à paracétamol

Alite kilim itéré
Rat ocarina mode ré
L'étalon étagé viril

On a foré l’abîme là
Mine d’oxyde de béryl
Ô vin à Cana, Dalila

c-
Sénile misère du lis
Érésipèle d'opiné
Lune mirage si biné
Le car a mêlé mur à vis

Apéro sera paru bis
Épuré, déçu, résiné
Galère bus il a zoné
De vin à fécule d’anis

Or adulé décida-t-on 
À ravir usure de ton
Atonal ite de la Mer

Il a mal écopé féru
D’origami si le dahu
Jeta bibelot à l’amer

B-
Éco tapa racé ta molalité kil
Imiter Érato ? Carin a modéré
L’étalon étagé viril on a foré
L’abîme laminé d’oxyde de béryl

Ovin à Canada, lilas en île mis
Ère du liseré si pelé d’opinel
Un émir a gési, biné le caramel
Ému ravi sapé, rosé rap à rubis

Épure de curés, inégal Erebus
Il a zoné devin à fécule d’anis
Or adulé de Cid à ton ara Virus

Ure détona-t-on alité de l’amer ?
Il a mal écopé féru d’origamis
Île, Dahu jeta bibelot à la mer

L'Hyène (gestomètre du sonnérailleur)

Choisir un sonnet en alexandrins, à "préparer" comme John Cage un piano
Poser les 2 premiers vers, ici ceux du Ténébreux de Nerval :

Je suis le Ténébreux, - le Veuf, - l'Inconsolé,
Le Prince d’Aquitaine à la Tour abolie (...)

Découper et recoller les 2 alexandrins en 3 octosyllabes
12 + 12 = 24 syllabes = 3 x 8

Je suis le Ténébreux, le Veuf
l'Inconso, Le Prince d'A-
-quitaine à la Tour abolie

Ne pas toucher aux rimes initiales (Inconso & abolie)
Arrondir les octosyllabes de sorte qu'aucun mot ne soit coupé et qu'un second système de rime s'ébauche

Je suis le Ténébreux qui plie
Inconsolé sous l’Aquitaine
Ou Prince à la Tour abolie (...)

Répéter 6 fois l'opération avec les distiques successifs d'alexandrins ; ça donne :

Je suis le Ténébreux qui plie, inconsolé
Sous l’Aquitaine, ou Prince à la Tour abolie.
Seule une Étoile morte y mène et, constellé,
Je porte et traîne un luth signé Mélancolie.

Dans la nuit du Tombeau, ta peine eût consolé
De ma folie encor Virgile et l'Italie.
La fleur, qui plaisait tant au chêne, a désolé
La treille pleine en Pampre arrosé de saillie.

Suis-je Amour que Phébus déchaîne où va Biron ?
Pauvre coolie, on rêve au baiser de la Reine,
Le front rosi d’une ancolie à l’Achéron !

Chez la Syrène on nage où fors pieux oublié
Jouant sur une lyre hellène, ai-je crié
Comme on supplie : ô Fée, ô sainte Cantilène !

Recopier au fur et à mesure les octosyllabes correspondants
Augmenter à proportion du raccourcissement des vers le nombre de strophes : 3 quatrains & 3 tercets
Lire l'un & l'autre poèmes

Je suis le Ténébreux qui plie                 A
Inconsolé sous l’Aquitaine                    B
Ou Prince à la Tour abolie                    A
Seule une Étoile morte y mène                 B

Et constellé je porte et traîne               B
Un luth signé Mélancolie                      A
Dans la nuit du Tombeau ta peine              B
Eût consolé de ma folie                       A

Encor Virgile et l’Italie                     A
La fleur qui plaisait tant au chêne           B
A désolé la treille pleine                    B
En Pampre arrosé de saillie                   A

Suis-je Amour que Phébus déchaîne             B
Où va Biron pauvre coolie                     A
On rêve au baiser de la Reine                 B

Le front rosi d’une ancolie                   A
À l’Achéron chez la Syrène                    B
On nage où fors pieux oublie (*)              A

Jouant sur une lyre hellène                   B
Ai-je crié comme on supplie                   A
Ô Fée ô sainte Cantilène                      B

S'être amusé à diverses dispositions des nouvelles rimes (-ie / -ène) : croisées dans un sens, dans l'autre, embrassées
Les avoir examinées de près jusqu'à se souvenir de quelque chose comme de l'hyène de la Rubrique-à-brac
Chaque fois que j’ai lu Gotlib, il m’a semblé que je déchiquète la cervelle d’une hyène
Donner le titre
Dédicacer

(à Marcel Gotlib)

(*) diérèse : pi-eux

Ébauche de sonnérailleur

Hisse-toi Zeppelin farci d’ardus rayons
Ça te balise antique et cinglé sous l'église
Du Corbeau (jamais plus ici Laïos ne puise
(…)

3 alexandrins convertibles en 4 octosyllabes :

Hisse-toi Zeppelin farci
D’ardus rayons ça te balise
Antique et cinglé sous l’église
Du corbeau jamais plus ici

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