Le blogue de Robert Rapilly

L’Ibis

Lipogramme en E, rimes en I vocaliques puis consonantiques
Texte relu et corrigé le 10 décembre 2009 (après parution dans le numéro 53 des Nouvelles d'Archimède)

Virginal, continu, sculptural l’aujourd'hui
Va-t-il grand nous ouvrir d'un coup d'alluchon gris
Un lac durci d’oublis qu'y hanta l'inlandsis
Du cristallin frimas aux vols qui n'ont pas fui !

Lors un ibis d'antan invoqua quand par lui,
Coruscant sauf qu'il va s'affranchir sans sursis
Pour avoir tu toujours un opportun pays,
Brilla l'impuissant froid du chagrin alangui.

Tout son col ondula l'instant blanc convulsif
Du cosmos s'imposant à l'animal captif,
Non la prison du sol aux confins du martyr.

Zombi du rayon pur qui glaça l’oasis,
Il s'immobilisa d'illusions transir
Aussi loin fors raison qu'il apparût Ibis.


... d'après Le Cygne de Mallarmé

Le vierge, le vivace et le bel aujourd'hui
Va-t-il nous déchirer avec un coup d’aile ivre
Ce lac dur oublié que hante sous le givre
Le transparent glacier des vols qui n'ont pas fui !

Un cygne d’autrefois se souvient que c’est lui
Magnifique mais qui sans espoir se délivre
Pour n’avoir pas chanté la région où vivre
Quand du stérile hiver a resplendi l’ennui.

Tout son col secouera cette blanche agonie
Par l’espace infligée à l’oiseau qui le nie,
Mais non l’horreur du sol où le plumage est pris.

Fantôme qu’à ce lieu son pur éclat assigne,
Il s’immobilise au songe froid de mépris
Que vêt parmi l’exil inutile le Cygne.

L’Azur bis

Lipogramme en E, rimes consonantiques & vocaliques alternées
Texte relu et corrigé le 10 décembre 2009 (il restera hélas quelques imperfections dans la version à paraître, numéro 53 des Nouvelles d'Archimède)

Par l’azur infini, clair, un narquois transport
Accabla, nonchalant à la façon d’un brin,
L’impuissant troubadour maudit d’un don trop fort
Parmi son hamada d’improductif Chagrin.

Fuyant, l’iris forclos, j’y flairai son miroir
Qui dardait un rayon tant contrit qu'affolant,
Sur moi du blanc. Où fuir ? Vint-il pantois un soir
Honnir, haillons, honnir un abandon navrant ?

Brouillards ! Il faut là-haut vomir vos charbons lourds
Sous un stratus d’accrocs : un crachin flou suivit
Qui noya son marais blafard aux jours plus courts.
Allons bâtir un grand plafond qui soit sans bruit !

Toi, sors du marigot omis non sans saisir,
T’avançant, un limon aux typhas opalins,
D’un poing qui jamais las m’obstruât, ô Soupir !
Tant d’indigos s’ouvrant aux albatros malins.

Plus ! Il faudrait sans fin qu’un puits sombrant dans l’air
Fumât, afin qu’un smog rabattît sa prison
Soufflant un noir crachat, horrifiant impair
Sur l’insolation mourant à l’horizon !

- Paradis mort. - À toi, j’accours ! fouis, ô soc,
L’oubli d’un Absolu brutal ou d’un Tabou
Pour ton martyr qui vint s’accroupir au paddock
D’animaux satisfaits : humains pris au licou,

Car j’y voulus, vu mon vacuum cortical
Apparu pot au fard au bas d'un mur gisant,
Sans plus l'art du sanglot parant l’Instant fatal,
Ouvrir du thanatos l’obscur coin grimaçant…

Mais l’Azur triompha, dont j’ouïs l’ambitus
Au carillon. Ma foi, clama-t-il nos frissons :
Craintifs acquis au joug puisqu’il nous a vaincus ;
Sort du cobalt vivant d'un saphir d’oraisons !

Il roula d’un stratus, jadis y visitant
Ta Disparition ainsi qu’un surin sûr ;
Où fuir dans l’insoumis poison vain tout autant ?
- J’y suis contraint - l’Azur ! l’Azur ! l’Azur ! l’Azur !


... selon L’Azur de Mallarmé

De l'éternel azur la sereine ironie
Accable, belle indolemment comme les fleurs,
Le poëte impuissant qui maudit son génie
À travers un désert stérile de Douleurs.

Fuyant, les yeux fermés, je le sens qui regarde
Avec l'intensité d'un remords atterrant,
Mon âme vide. Où fuir ? Et quelle nuit hagarde
Jeter, lambeaux, jeter sur ce mépris navrant ?

Brouillards, montez ! Versez vos cendres monotones
Avec de longs haillons de brume dans les cieux
Qui noiera le marais livide des automnes
Et bâtissez un grand plafond silencieux !

Et toi, sors des étangs léthéens et ramasse
En t'en venant la vase et les pâles roseaux,
Cher Ennui, pour boucher d'une main jamais lasse
Les grands trous bleus que font méchamment les oiseaux.

Encor ! que sans répit les tristes cheminées
Fument, et que de suie une errante prison
Éteigne dans l'horreur de ses noires traînées
Le soleil se mourant jaunâtre à l'horizon !

- Le Ciel est mort. - Vers toi, j'accours ! donne, ô matière,
L'oubli de l'Idéal cruel et du Péché
À ce martyr qui vient partager la litière
Où le bétail heureux des hommes est couché,

Car j'y veux, puisque enfin ma cervelle, vidée
Comme le pot de fard gisant au pied d'un mur,
N'a plus l'art d'attifer la sanglotante idée,
Lugubrement bâiller vers un trépas obscur…

En vain ! l'Azur triomphe, et je l'entends qui chante
Dans les cloches. Mon âme, il se fait voix pour plus
Nous faire peur avec sa victoire méchante,
Et du métal vivant sort en bleus angelus !

Il roule par la brume, ancien et traverse
Ta native agonie ainsi qu'un glaive sûr ;
Où fuir dans la révolte inutile et perverse ?
Je suis hanté. L'Azur ! l'Azur ! l'Azur ! l'Azur !

Chats lus

Lipogramme en E, rimes vocaliques
Texte relu et corrigé le 10 décembre 2009 (il restera hélas une imperfection dans la version à paraître, numéro 53 des Nouvelles d'Archimède)

Captifs bouillants d’amour, savants point rigolos,
Autant adorons-nous quand mûrit la saison
Nos doux chats si puissants honorant la maison
À fuir un climat frais, jouir d’un salon clos.

Amis d’attraits lascifs prisant un savoir gai,
Ils vont par où sans bruit l’angoissant noir fait loi ;
Mais n’y tractant au Styx aucun obscur convoi :
Nul jamais au harnois n’a soumis un margay.

Paladins fantasmant, ils ont d’instinct l’aplomb
Du grand Sphinx accroupi sous son abri profond
Qui parut s’assoupir dans un coma sans fin ;

Dos imaginatifs aux fulgurants rayons...
Mil gravats d’or luiront ainsi qu’un limon fin
Du for d’iris divins qu’à la nuit nous voyons.


... d'après Les chats de Baudelaire

Les amoureux fervents et les savants austères
Aiment également, dans leur mûre saison,
Les chats puissants et doux, orgueil de la maison,
Qui comme eux sont frileux et comme eux sédentaires.

Amis de la science et de la volupté,
Ils cherchent le silence et l'horreur des ténèbres ;
L'Erèbe les eût pris pour ses coursiers funèbres,
S'ils pouvaient au servage incliner leur fierté.

Ils prennent en songeant les nobles attitudes
Des grands sphinx allongés au fond des solitudes,
Qui semblent s'endormir dans un rêve sans fin ;

Leurs reins féconds sont pleins d'étincelles magiques,
Et des parcelles d'or, ainsi qu'un sable fin,
Étoilent vaguement leurs prunelles mystiques.

Xylipolexe

À supposer qu'on me demande comme ça sans prévenir ce que j'ai fait (va savoir ça peut arriver), je répondrais peut-être que longtemps j'ai déligné, scié, fendu, refendu, dégauchi et raboté, repéré, tracé, trusquiné, mesuré, arasé, toupillé, rainuré, mouluré, tenonné et mortaisé, ajusté, chantourné, râpé, encollé, serré, chevillé, poncé, ciré et verni de bonne heure des plateaux, des planches, des bastings, des madriers, des grumes, des rondins de bois ni vert ni mort, ni d'aubier ni de cœur, bois de chêne, de hêtre, de frêne et même d'orme avant la maladie, pin du nord, acajou et sipo, essences de vastes latitudes et toutes longitudes, avec des scies à ruban, circulaire, à cadre ou égoïne, avec un mètre, une équerre, un té, une pointe et un crayon, des ciseaux, des bédanes, un valet d'établi, un maillet, un marteau, un pinceau, des lames, des fers, des fraises et les autres outils et machines de menuiserie, avec aussi en tête la question obsédante - corollaire d'un coup d'œil millimétrique, à l'affût d'une vision microscopique, sinon moléculaire - de la frontière entre future porte, table promise, tabouret potentiel, boîte secrète, xylophone géant, cheval à bascule, choses bientôt permanentes et positivement considérées, certaines patinées un jour lointain, et là tout autour, au sol, aux murs, dans les plis de la blouse, entre les cheveux jusqu'au cuir, au fond des narines et sous les ongles : la poussière, la sciure, les copeaux, l'occasionnelle écharde, la planche martyre, les chutes et scories au mieux bois de chauffage, les rebuts, les remords, les ratés.


(phrase paragraphe d'abord sans nom ni adjectif puis sans verbe)

Le gestomètre


Le gestomètre ou comment (d'après approches de quoi, l’introduction de Perec à l'infra-ordinaire) mesurer nos emplois du temps, en débusquer le banal, l'évident, le commun, l'ordinaire, le bruit de fond, l'habituel ; établir un inventaire d'actes & gestes de la vie quotidienne dans un laps de temps donné ; cerner une séquence de vie, mesurable en minutes ou en heures, décrire chronologiquement nos manières de table, un trajet en ville ou à l'intérieur de la maison, notre usage des outils et accessoires d'atelier ou de bureau, etc.

Écrire à l'infinitif la succession précise des gestes accomplis

S'interdire la première personne du singulier en vertu de l'incisive caractéristique du gestomètre : froideur de l’outil sur l'intimité palpitante

Passer à la ligne à chaque nouvel acte

Se relire une première fois avant d’imiter Jacques Jouet (l’homme qui dédia Navet, linge, œil-de-vieux aux peintres et conforta par ce geste congru mon entêtement chaque soir que je rentrais du travail à appliquer des couleurs à l’huile sur des surfaces de carton, consolation richissime de l’âme qui pacifie les sens et fait des impressions que je ne garantis pas fâcheuses), à savoir choisir dans la chronologie un geste crucial dont l'infinitif se prolongera d'un moment conjugué qui capte tous les affects, comme cette suspension de la semelle du Poète :

rentrer chez soi
accrocher le trousseau de clefs au clou
tomber la veste
accrocher la veste au portemanteau
quitter la première chaussure

quitter la seconde chaussure, enfin ! et là, ce sont des kilos de fatigue que j'abandonne à l'oubli, raison pour laquelle sans doute je considère comme un devoir d'orienter la semelle vers le plafond pour qu'elle ne se trouve pas, encore une fois, en contact avec le sol : son repos à elle

allumer l'ordinateur
vérifier s'il y a des messages téléphoniques
se laver les mains
faire le thé

Lire à voix haute

Recommencer ad libitum jusqu’à explorer les extrêmes, d’une séquence très longue résumée sommairement (naître, vivre, mourir) à un instant fugace détaillé comme au microscope (répertorier la multitude de fonctions biologiques et impulsions psychiques au cours d'une seconde de vie, mais une seconde vie y suffirait-elle ?)

Poème de vacuité

À supposer qu’on me demande ce qu’est un poème de vacuité
je répondrais que c’est un poème d’une phrase
le passage à la ligne y remplaçant la virgule
écrit ailleurs que chez soi en des circonstances où on n’a rien d’autre à faire
par exemple assis dans une salle d’attente
ou adossé à un pilier de salle des pas perdus
ce genre de lieu pour quoi Brian Eno a composé des musiques lisses
j’ajouterais - patience ! on comprendra pourquoi -

ça fait du bien
ne me quitte pas

car ceci est un poème de vacuité
non rythmé à intervalles réguliers comme le serait un poème de métro
mais écrit quasi d’une traite
sauf quand arrivent aux oreilles du poète de vacuité des paroles intelligibles
celles du dentiste qui appelle le patient suivant
une publicité ou une annonce dans un haut-parleur
parenthèses sonores au cours desquelles on décide d’éloigner le stylo du carnet pour écouter çà et là des fragments recelant quelque valeur poétique

on vous laisse tout
on vous laisse seul

par exemple
extraits du propos de mon docteur à l’instant « Bon ben on vous laisse tout seul hein »
de même que tantôt j’ai retenu de ma voisine soulagée de la canicule par un courant d’air furtif (1)

ça fait du bien

et d’une publicité radiophonique pour des téléphones - car mon docteur nous met la radio -

ne me quitte pas

susurré par une autre voix féminine (simulatrice celle-là du ravissement)
paroles recueillies avant une nouvelle séquence d’écriture logorrhéique (impulsée par ce qu’on médite et non par ce qu’on entend) du poème de vacuité
forme différente encore du poème de métro en ce que sa fin reste fondamentalement aléatoire
soit en douceur au moment où le poète de vacuité estime en avoir fini
soit soudainement lorsque le numéro d’attente s’affiche à la sécu
ou au rayon fromage
ou à l’Assédic
ou lorsque l’ami attendu débarque sur le quai de la gare
ou lorsque le doc

(1) ce poème fut crayonné le 30 juin 2006 dans la salle d’attente de mon docteur

3 palindromes de 10 séries esartinulo

Oïl ru sénat l’usé ira
Ton os a tiré
Nu le sorti un allo sain
Tuer ré ut nia sol
La nuit Rose Lune rit à son otarie
Sultane sur l’Io

O I L R U S E N A T
L U S E I R A T O N
O S A T I R E N U L
E S O R T I U N A L
L O S A I N T U E R
R E U T N I A S O L
L A N U I T R O S E
L U N E R I T A S O
N O T A R I E S U L
T A N E S U R L I O

*

Io Saturne Lune
Sorti à l’œil nu
Star l’Io ta nurse
Nurse l’iota

À toi les runes
Run at oil rat sun
Lié ô lait rose
Nul en rut à soi

I O S A T U R N E L
U N E S O R T I A L
O E I L N U S T A R
L I O T A N U R S E
N U R S E L I O T A
A T O I L E S R U N
E S R U N A T O I L
R A T S U N L I E O
L A I T R O S E N U
L E N R U T A S O I

(sélénet au prix de quelques entorses prosodiques)

*

Train usé loin roula
Tsé-tsé loin aura lu
Nitro seule n'osa
T'irrita son élue
Sorti nu là rua
Niôles test alu or
Ni olé su ni art

(hexasyllabes)

T R A I N U S E L O
I N R O U L A T S E
T S E L O I N A U R
A L U N I T R O S E
U L E N O S A T I R
R I T A S O N E L U
E S O R T I N U L A
R U A N I O L E S T
E S T A L U O R N I
O L E S U N I A R T

Origami


Éditions du Camembert - 2004

16 colonnes de 21 lignes contiennent un texte (lat. textus "tissu, trame") de 2 fois 336 lettres :
- horizontalement le poème à mètre variable "ô banalité" ;
- verticalement "orage désiré", construit suivant une autre division de 336 : les 14 alexandrins en 24 lettres d’un sonnet "okapi" (alternance des voyelles et consonnes) à rimes vocaliques et consonantiques.
L’orthogonalité de cet origami réfute doublement l’ordinaire objection des grincheux, comme quoi les contraintes sévères accoucheraient de textes qui n’ont pas de sens.

Orage désiré sélène le ruban
À mâture gitane de l'ex-avenir
En épave doré ce gin un élixir
Âge d'Or à humer arôme d'origan

Asile mutilé du Cid à l'alezan
Élève si féru te paya du nadir
Et ôta, cisela, se fera décatir
En are la rurale lame Buridan

Âne malayalam il a fêté le soc
Idem olé vagi tu me pâmas ô roc !
Études à bêta falot à l'examen

Il alita si l'on y vola l'opinel
Étalon écopé mâle re-périt un
Adage reçu par un origami bel

O  B  A  N  A  L  I  T  E  D  E  P  A  L  E  G
R  A  V  U  R  E .F  A  N  A  L  A  L  O  C  E
A  N  E  N  O  D  E  C  A  N  E .M  O  N  O  R
G  A  N  E  M  U  R  I  R  A  S  A  T  Y  P  E
E .M  I  L  E  C  U  S  E  N  O  S .A  V  E  C
D  A  R  I  D  I  T  E  L  E  C  O  L  O  M  U
E  T  E  X  O  D  E .L  A  M  I  R  E  L  A  P
S  U  N  I  R  A .P  A  R  A  D  O  X  A  L  A
I  R  E  R  I  L  A  S  U .L  E  C  A  L  E  R
R  E  P  A  G  A  Y  E  R  A  M  E .M  O  R  U
E  G  A  G  A  L  A  F  A  Y  O  T  E  P  E  N
S  I  V  E .N  E  D  E  L  A  L  U  N  I  P  O
E  T  E .D  A  Z  U  R  E  L  E  D  I  N  E  R
L  A  D  O  S  A .N  A  L  A  V  E  L  E  R  I
E  N  O  R  I  N  A  D  A  M  A  S .A  L  I  G
N  E  R  A  L  E  D  E  M  I  G  A  L  E  T .A
E  D  E  H  E  L  I  C  E  L  I  B  I  T  U  M
L  E  C  U  M  E  R  A  B  A  T  E  T  A  N  I
E .L  E  M  U  V  E  T  U  F  U  T  A  L  A  B
R  E  G  E .T  E  T  I  R  E  M  A  S  O .D  E
U  X  I  R  I  S  O  R  I  T  E  F  I  N  A  L

Ô banalité de pâle gravure !

Fanal à l’océan en ode cané
Mon organe mûrira sa typée
Mil écus en os
Avec d’aridité l’écolo muet exode

L’ami relaps unira
Paradoxal – airer il a su –
Le cal erre, pagaye, rame morue
Gaga la fayote pensive

Né de l’aluni poète
D’azuré le dîner la dosa
N’a lavé le rien orin à damas
Alignera le demi galet

Aède hélice libitum
L’écume rab à tétanie
Le mû vêtu futal abrège
T’étire maso deux iris

Ô rite final !

Sonnet corner 14x14

Do rimé fusil usé
Olé ! Figaro pâlit
fatal à l'étuvé
If à mari noce lit

Mi tapé dur alézé
Égaré posa ce nid
Fa Lido gala viré
Uranus âgé finit

Sol oral Ève sala
Ipéca café relax
La télévisé Siva
Ulule Nina Lilas

Si vizir il avala
Étêté détaxa sax

(double lecture identique horizontale & verticale) 

D O R I M E F U S I L U S E
O L E F I G A R O P A L I T
R E F A T A L A L E T U V E
I F A M A R I N O C E L I T
M I T A P E D U R A L E Z E
E G A R E P O S A C E N I D
F A L I D O G A L A V I R E
U R A N U S A G E F I N I T
S O L O R A L E V E S A L A
I P E C A C A F E R E L A X
L A T E L E V I S E S I V A
U L U L E N I N A L I L A S
S I V I Z I R I L A V A L A
E T E T E D E T A X A S A X

À l'ure lésé

À l'ure lésé

D'usé fêté selon en ode d'okapis
Avec une sirène saline galère
Son agile sari n'opine ni n'acère
Le halo nodal or a coloré Latis

Ire. Le dégelé ne dîne de semis
En ironisera l'Oc émané de l'ère
Si l'été la jeta dose-le délétère
Bec en ukase lire t'en a doté. Lis

À l'ahan a tenu mâle note pirate
Le Râ m'a-t-il été ? Fini, l'idole date
Balises-en ô sec aboli bibelot !

Agonisé-je ? Té ! La bête n'évapore
Mécène le typo s'élide matelot
Île Perec en a l'inanité sonore

(double lecture identique horizontale & verticale)

A L U R E L E S E D U S E F E T E S E
L O N E N O D E D O K A P I S A V E C
U N E S I R E N E S A L I N E G A L E
R E S O N A G I L E S A R I N O P I N
E N I N A C E R E L E H A L O N O D A
L O R A C O L O R E L A T I S I R E L
E D E G E L E N E D I N E D E S E M I
S E N I R O N I S E R A L O C E M A N
E D E L E R E S I L E T E L A J E T A
D O S E L E D E L E T E R E B E C E N
U K A S E L I R E T E N A D O T E L I
S A L A H A N A T E N U M A L E N O T
E P I R A T E L E R A M A T I L E T E
F I N I L I D O L E D A T E B A L I S
E S E N O S E C A B O L I B I B E L O
T A G O N I S E J E T E L A B E T E N
E V A P O R E M E C E N E L E T Y P O
S E L I D E M A T E L O T I L E P E R
E C E N A L I N A N I T E S O N O R E

Schizonnet

Carré à lectures différentes verticale & horizontale. L'appellation "schizonnet" est due à Rémi Schulz.

École d'ânes

En azote l'à-pic étuva néroli
La lagune l'alèse va lège galère
La cène même sale buvez oxygène
L'opale bonus ôte baril okapi

N'irisez à pétale carême demi
Tonal élève d'oc à cet à-côté vêle
Gela l'égalité raye fer exonère
Bec école limule boléro pâli

Mata nature nô râla nota pirate
Le lys a pivoté ripoliné démâte

Bête cinéma nu tire d'asile ton
Are du vite mû ta Babel évapore
Somatisé ce mode mise l’aviron
Il a miré ce lac inanité sonore


E P U R E S E T O R O M A R I N E D E
C I N E Z O Z O T A L A P I N A V E C
O C E L O T A N E Y E T I P E R A M E
L E L A X E P A V E L A R O M E P I L
E T A C Y B E L E F I N A L A D O S A
D U L E G A T E L E M A T I N U R E C
A V E N E R A L E R U T E N U V E L I
N A S E N I L E G E L U L E T I S A N
E N E M E L E V E X E R E D I T O V A
S E V E L O C E L O B E L E R E M I N
E R A M O K A D A N O N Y M E M A R I
N O L E P A R O L E L O S A D U T O T
A L E S A P E C E R E R A T A T I N E
Z I G A L I M A G E R A P E S A S I S
O L E L E N E C A B O L I B I B E L O
T A G E B I D E L E P A V E L A C A N
E L A B O R E T I C A N O T E B E M O
L A L U N I M A T E L O T E T E M I R
A G E V U S I C E C I T E C O L O R E

Épures et or

Ô marine de-ci ne zozota lapin
Avec ocelot âne yéti péramèle
L'axe pave la Rome pile ta Cybèle
Final ado s’adule gâté le mâtin

Ure ça vénéra le ru tenu vélin
À sénile gélule tisane ne mêle
Vexé redit ô vase véloce l'obèle
Ré minera moka d'anonyme marin

Olé parole l'os a dû totale sape
Ce re-ratatiné zig à l'image râpe
Sas isolé le nec aboli bibelot

Âge bide l'épave Lacan élabore
Tic à note bémol aluni matelot
Été mirage vu si cécité colore

4 magnaneries

Murmures dans le mûrier
aux mûres blanches et molles :
patients, douillets, les vers à soie
mastiquent
avec un bruit mouillé des feuilles
à somnifères vertus.


Ça les endort et ils bavent,
puis tisseront ce qu'il filent,
enrouleront en l'endossant
le cocon
non sans l'avoir tout arrondi :
pour sommeiller ça rassure.


Après son enterrement,
avec allure une dame
belle en octobre dans la soie
porte
une robe également belle
sous le mûrier de sa tombe.


Depuis qu'elle a disparu,
qui murmure sans cesser
(à supposer qu'on me demande)
au mûrier
où sans s'alcooliser on mange
en attendant de dormir ?


(d'après les vers à soie de Jacques Roubaud)

Petites boîtes, forme inventée par Jacques Jouet : une seule phrase ; vers sans rime de 7-7-8-?-8-7 syllabes ; le mot du 4e vers appartient à une catégorie grammaticale absente du reste de la strophe.

Colloque séricicole

Dans le mûrier plein d'un sucre glacé
Deux patients vers à soie ont tissé.
Ils sont douillets et les mûres sont molles,
Et l'on s'endort d'entendre leurs paroles.
Dans le mûrier plein d'un sucre glacé
Deux bombyx ont évoqué le passé.
- Te souvient-il d'un cocon rond aux pôles
Que nous tissions autour de nos épaules ?
Ton aile encor bat-elle au rêve enfoui ?
Toujours vois tu la dame en robe ? - Oh oui !
- Ah ! les beaux jours de bonheur qui rassure
Où nous filions la bave à filature !
Que belle était la robe en soie au soir,
Également la dame belle à voir !
Tels ils mangeaient les feuilles, pas les mûres.
La nuit sans fin engloutit leurs murmures.


(d'après colloque sentimental de Verlaine et les vers à soie de Roubaud)

vers à soie enserrés

vers à soie au mûrier ici nous murmurons
sans savourer aucuns mous ivoirins mûrons
ça suera sans ivresse une sauce sucrée
vers à soie à raison suave mesurée

ruminons sa ramée ainsi nous susurrons
un somme s'ensuivra mais sur nos mascarons
nous nouerons un cocon aux cerceaux nacrés : raie
écumeuse où rêver en zone rassurée

on rouera nos cocons car ce remous renvoie
une soie ouvrière « ô ma mie en sari
vision à ravir sous sereine caresse... »

mourra sa mie ornée encore avec sa soie
sur son caveau semé scion aura mûri
ramure où vers à soie on murmure sans cesse


(d'après les vers à soie de Roubaud ; hormis les accents et les points sur les i, aucune lettre ne dépasse l’interligne)

Vers à soie à l'œil

Dans le mûrier à soie on entend s'élever
Le murmure d'un ver douillet au mental cool
Boudant ces fruits sucrés qui ne font pas d'alcool
Il fait un bruit mouillé quand il mange, le ver

Mais ça n'est pas la mûre il préfère la feuille
Alors il s'assoupit puis sur sa panse pleine
Tisse un cocon tout rond en baveuse oléine
S'enrouler dans un fil rassure la chenille

On tirera le fil pour coudre au pull-over
Un liseré de soie écrin dans quoi se trouvent
La dame et sa beauté la passion majeure

Morte la dame a pris la soie où se lover
Sur sa tombe un mûrier fut planté, fort au vent
Sans fin murmure un ver soutenant la gageure

(d'après les vers à soie de Roubaud ; rimes strictement pour l’œil)

Sonnet du faux nez

Le ver à soie murmure une valse dans l’abricotier
il ne mange pas d’abricot jaune orangé et mol
ni de pomme d’amour dont le sucre ne fait pas d’alcool
le ver à soie moins bachi-bouzouk que patient et douillet

mastique la feuille avec un bruit mouillé
ça l’endort comme un bijou dans l’écrin des épaules
cocon bizarre qu’il tisse aux deux pôles
en chiquant un fil chic, puis dort rassuré

En le dévidant on tire un fil de soie
dont on fait pour une clown une robe
drôle également qu’elle déchire et tache avec allure

Quand la clown meurt on enveloppe dans un mètre de soie
un passe-partout, pour le paradis des nez rouges en octobre
et on plante sur sa tombe un abricotier où va valser le ver à soie qui murmure.


(d'après les vers à soie de Roubaud ; avec les 10 mots de la semaine de la langue française 2007 : abricot, amour, bachi-bouzouk, bijou, bizarre, chic, clown, mètre, passe-partout, valser)

Ton cœur est ouvrière abeille

.

Ton cœur est ouvrière abeille
Qui butine le pissenlit
Puis l’acacia puis la groseille
Dans la Lune on a vu son lit

La mélisse a passé promesse
D’hydromel et d’heures d’ivresse
À se languir du lendemain

Perle ton miel en rare goutte
Or s’écorche à l’ombre du doute
Mon cœur rien qu’humain trop humain

Un sonnet acéphale à la mode de Maynard, d'un seul quatrain puis 2 tercets, peut se décomposer en :
- 1 premier quatrain / rimes croisées,
- 1 distique / rimes plates,
- 1 second quatrain / rimes embrassées,
soit le catalogue condensé des 3 dispositions possibles en poésie classique.
Les rimes :
- eille / lit / eille / lit
- esse / esse
- main / outte / oute / main
proviennent d'une berceuse entendue dans l'enfance.
Ici découpage soulignant le jeu des rimes :

Ton cœur est ouvrière abeille
Qui butine le pissenlit
Puis l’acacia puis la groseille
Dans la Lune on a vu son lit

La mélisse a passé promesse
D’hydromel et d’heures d’ivresse

À se languir du lendemain
Perle ton miel en rare goutte
Or s’écorche à l’ombre du doute
Mon cœur rien qu’humain trop humain

Autres oiseaux de renom

Peu lui sert être agile
Au pigeon cuit d’argile
Ball on l’éclate en vol
Trap il s’écrase au sol

(vers isocèles)

*

Homéopathes,
gommez aux pattes
des canaris
les panaris !

(rimes millionnaires)

*

Digeste volatile
Piégé d'un geste habile
Jabot jaune œuf léger
D'un geai faut tout manger

(à suivre)

Oiseaux qu'on ouït parfois

(quatrains de tétrasyllabes ; suite sans entorse cette fois à l'oiseau qu'on n'ouït jamais)

Un bec dedans
n'a pas de dents.
Au book parie
zéro carie.

Béants jabots,
confus corbeaux,
pour un hommage
adieu fromage !

Comment faire un
trou souterrain ?
On sait par truche-
-ment de l’autruche.

Un perroquet
toque au loquet.
Toc se répète.
L’écho ? La bête ?

Vilain canard,
mouvant panard,
sous l'onde calme
bat une palme.

Rien qu’un clin d'œil,
muet accueil
que nous souhaite
une chouette.

Maudits hiboux
et mots tabous,
que nul n'ulule
sort ni formule !

Coup d’aile aisé
de blanc grisé,
qui donc le fouette
le vent ? La mouette.

Clichés bougés
d’un trait de jais,
frégate en vrille
qu'on colorie.

Au pélican d’
accoster quand
l’onde dorade
arrive en rade.

La Ballade à Montcalm - Strophes 1 à 15

Montcalm de Saint-Véran
mord mâts, van, cantilène,
scandinave malt mort,
en malstrom TV canadienne.

Épisodes 1 à 15

1
Unique enfant du Rhône
qui vécût à l’huronne,
vint donc seul, mais marrant,
Montcalm de Saint-Véran d’
entre Gard et montagne.
Lisons ce qu’en témoigne,
broché de parchemin,
son carnet en chemin.

2
Que relate l’antique
agenda d’Atlantique ?
Que Saint-Véran Montcalm
n’accosta pas à Palm-
-Beach où vont les marquises :
rien que nobles banquises
l’ont jamais sacré roi d’
Oswego et du froid.

3
Mousse dans la Royale
du temps des nefs à voile,
de prime l’admit-on
au rang de marmiton.
Le petit poisson nage,
accroît son poids, son âge,
pourvu qu’ait bien nagé
et que devienne âgé !

4
Au port de la sardine,
ça dîne et ça re-dîne.
En mangeant l’appétit
vient petit à petit.
Sur les barques bretonnes,
tout se calibre en tonnes :
les gars à noms bretons
pêchent de nombreux thons.

5
Il apprend en patrie
de pluviométrie
qu’on n’endosse à Quimper
que pelisse et qu’imper.
Cadet de la marine,
l'air enfle sa narine.
Sorti de Douarnenez,
le vent vient droit au nez.

6
Il invective, il prise
le pif face à la brise.
Maudit vent qui t'abats
sur la blague aux tabacs !
Son brûle-gueule fume
et guérira du rhume,
en appoint aux sérums
des ratafias et rhums.

7
Mais bientôt l’équipage
eut la mer, pas la plage.
Trop d’eau sans les troquets
ni les bistros des quais.
Rien, le blanc, cette écume,
une corne de brume,
un treuil et un chalut...
Vieil océan salut !

8
Voile de frais mystère,
l’azur cerne la terre
d’indigos pas que beaux.
Du pont des paquebots,
une vague, une lame,
ça met le vague à l’âme.
Dame ! matez les eaux,
compagnons matelots.

9
Qui possède l’épée
d’océane épopée,
n’est-ce donc l’Espadon
qu’arma Poséidon ?
Quelle ombre frôle l’onde
où finit notre monde,
l’Hollandais Volant sur
l’azur, l’azur, l’azur ?

10
S’enfle un souffle en ces toiles
d’oxymauresques voiles.
Montcalm, tu confondras
la Royale et tes draps.
Escargots de Bourgogne
et cargos de Boulogne,
tant de coques se font
que l’oreille confond !

11
Un dicton de Koksijde
(Lorsque coque s’oxyde,
ça chavire à l’envers
avant chenal d’Anvers)
retentit du naufrage
de marins d’un autre âge.
Sans citron la poisse ! On
n’aime plus le poisson.

12
Et si jamais l’on sombre,
implorons que notre ombre,
désolation d’ennuis,
s’évade enfin des nuits
en abysse blafarde !
Saint-Véran cauchemarde
mais son trois-mâts le rend
indemne au Saint-Laurent.

13
À terre on perd sa trace :
un lot de paperasse
s’envola du journal, m’
a-t-on dit de Montcalm.
Or, une descendante
se trouve être ma tante,
grand clerc et lumière en
science de Saint-Véran.

14
Prairie aux découvertes,
scrutons les pistes vertes
où le soleil a lui
sur son parcours à lui.
Wanted sur les archives,
jouons les détectives,
parcourons à dada
le vaste Canada !

15
Affranchie âme amère,
la frangine à ma mère
sera guide à tâtons
des prochains feuilletons.
Son chef fiché de plumes,
suspendu dans les brumes,
ondule en vol plané
où passe son poney.

(à suivre)

La Ballade à Montcalm

Épisodes 11 à 15

11
Un dicton de Koksijde
(Lorsque coque s’oxyde,
ça chavire à l’envers
avant chenal d’Anvers)
retentit du naufrage
de marins d’un autre âge.
Sans citron la poisse ! On
n’aime plus le poisson.

12
Et si jamais l’on sombre,
implorons que notre ombre,
désolation d’ennuis,
s’évade enfin des nuits
en abysse blafarde !
Saint-Véran cauchemarde
mais son trois-mâts le rend
indemne au Saint-Laurent.

13
À terre on perd sa trace :
un lot de paperasse
s’envola du journal, m’
a-t-on dit de Montcalm.
Or, une descendante
se trouve être ma tante,
grand clerc et lumière en
science de Saint-Véran.

14
Prairie aux découvertes,
scrutons les pistes vertes
où le soleil a lui
sur son parcours à lui.
Wanted sur les archives,
jouons les détectives,
parcourons à dada
le vaste Canada !

15
Affranchie âme amère,
la frangine à ma mère
sera guide à tâtons
des prochains feuilletons.
Son chef fiché de plumes,
suspendu dans les brumes,
ondule en vol plané
où passe son poney.

(à suivre)

Imitation de Guillaume d'Aquitaine

.

Je ferai ce vers de pur rien
Qui n'est ni d'autres gens ni mien
Ni de jeunesse ou tendre lien
À rien égal
Trouvé d'un sommeil sélénien
Sur un cheval

Je ne sais l'heure où je suis né
Je ne suis allègre ou peiné
Ni sauvage ni pensionné
Legs initial
De nuit qu’une fée a donné
Du haut d'un val

Ne sais quand me suis endormi
Ni si je veille à moins déni
Guère mon cœur serait puni
Sans deuil ni mal
Aussi peu que d’une fourmi
Par Saint Martial

Je suis malade et crois mourir
Selon ce que j’en puisse ouïr
Qu’un médecin j’aille quérir
Hasard crucial
Il sera bon à me guérir
Sinon létal

Mon amie est qui je ne sais
Jamais ne nous sommes croisés
N’a rien de plaisant ni mauvais
Ça m’est égal
N’existe Normand ni Français
En mon journal

Je ne l’ai vue et l’aime fort
Qui ne m’a fait ni bien ni tort
Sans différend et sans accord
Fi d’animal
D’une autre noble beauté sort
Amour fatal

J’ignore où ses pénates sont
Dans une plaine ou sur un mont
Et je tairai ce heurt profond
Entracte oral
Qu’elle ne suive où mes pas vont
De son local

Le vers fait par je ne sais qui
Je le transmettrai vers celui
Qui le transmettra par autrui
À Sourdeval
Qui me transmet hors son étui
La clé du bal

Réécriture d'après Guillaume d’Aquitaine, "premier troubadour en date et en qualité" dit Bernard Delvaille (Mille et cent ans de poésie française - Laffont 1991).

Marcel - ici Martial - Sourdeval, dédicataire, est un contemporain qui vécut à Lille.

Caractéristiques de l’original, restaurées au prix d'infimes trahisons :
- strophes en 8 8 8 4 8 4 syllabes,
- rime constante (en -al) des tétrasyllabes (en -au à l’origine),
- rime unique des octosyllabes d’une même strophe.

Premiers vers lyriques signés dans une langue moderne, autour de l’an 1100, période cruciale pas seulement en littérature, puisque l’écriture musicale passe alors du statut d’aide-mémoire à celui d’outil de création. C'est l’acte de naissance de la composition comme moment autonome à distance de l'interprétation, singularité de la musique occidentale. Or, en écho aux mots "quelque peu sibyllins" d'Apollinaire : Tu ne connaîtras jamais bien / les / Mayas, entendrons-nous jamais chanter Guillaume d'Aquitaine ?

Lusina trouve « dans la poésie de Mallarmé de constantes allusions aux troubadours - ne serait-ce que le coup de dés… »
Tiens,

Je ferai un vers de pur rien
Ne sera sur moi ni sur personne

n'appelle-t-il en écho, à 800 ans de là :

Rien cette écume vierge vers

par quoi commence le sonnet intitulé Salut ?

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