Le blogue de Robert Rapilly

Giant steps



Je l’ai vu pointer du néant
Clavier ouvert s'ira créant
Oscar Peterson ciel béant
Maître idéal
Civilité de doux géant
À Montréal

... suivant le modèle de Imitation de Guillaume d'Aquitaine. Et, dans l'élan, un autre poème à Lucien, offert quand il a eu 16 ans :

Tu l'as trop ! ulula résolu ce Pater
Alézé, part sapé le pas trapèze
L'are tapecul osera Lulu Port-Salut

Ça n’a aucun sens ? Mais si, ça en a 4 ! Depuis le T initial ou final (matrice carrée ci-dessous), on lit le même texte horizontalement ou verticalement. Cf. origami.

T U L A S T R O P
U L U L A R E S O
L U C E P A T E R
A L E Z E P A R T
S A P E L E P A S
T R A P E Z E L A
R E T A P E C U L
O S E R A L U L U
P O R T S A L U T

Οι μεταξοσκώληκες / Les vers à soie

Οι μεταξοσκώληκες
(Ζακ Ρουμπώ)

Μουρμουρίζουν οι μεταξοσκώληκες μέσα στις μουριές
τα πλαδαρά και τ’άσπρα μούρα για φαγητό δε θέλουν
Που’ναι γεμάτα ζάχαρη μα οινόπνευμα δε δίνουν
Είναι απαλοί οι μεταξοσκώληκες και δουλευτές

Και μασουλάνε τα φύλλα μ’ένα θόρυβο βρεγμένο
Που τους αποκοιμίζει, όμως γύρω από τους ώμους
Υφαίνουν ένα κουκούλι στρογγυλό στους δύο πόλους
με νήμα σάλιου, μετά κάνουν ύπνο ονειρεμένο

Αδειάζοντας το τραβάμ’ένα νήμα από μετάξι
Κι’απ’αυτό φτιάχνουμε φουστάνι για μια όμορφη κόρη
Όμορφο και αυτό που εκείνη με χάρη το φορεί

Όταν πια πεθαίνει η κόρη θάβουμε το μετάξι
Μαζί της και φυτεύουμε, στο μνήμα της τον οκτώβρη
Μια μουριά κι’οι μεταξοσκώληκες μουρμουρούν εις αεί

"Les vers à soie" de Jacques Roubaud traduits en vers grecs de 16 syllabes par Eleftérios Alexandris. Cette traduction était absente du site www.zazipo.net pour de malencontreuses raisons informatiques. La voici bien lisible.

Les chats de Nelligan



Aux becs de gaz éteints, la nuit, en la maison,
Ils prolongent souvent des plaintes éternelles ;
Et sans que nous puissions dans leurs glauques prunelles
En sonder la sinistre et mystique raison.

Parfois, leur dos aussi secoue un long frisson ;
Leur poil vif se hérisse à des jets d'étincelles
Vers les minuits affreux d'horloges solennelles
Qu'ils écoutent sonner de bizarre façon.

Cette terreur du chat, âmes glabres de bêtes,
Viendra versant ses feux griffer les cœurs, les têtes.
Ô spasmes, gueule ouverte au fond d’un noir fauteuil !

Près de l’âtre d’angoisse, horreur des servitudes,
Nos chats montrent des yeux de sympathie au deuil,
Tout joyeux aux bruissants soucis des solitudes.


Les 2 quatrains d'Émile Nelligan ci-dessus, d'humeur bien plus sombre, partagent cependant avec "Les chats" de Baudelaire une rime (-son) et 4 mots : "maison", "prunelles", "mystique(s)", "étincelles".
À supposer que ç'ait été un sonnet dont on a égaré les tercets, qu'aurait écrit Nelligan ? Pour tenter d'y répondre, tous les mots ici proviennent d'autres vers félins du poète québécois, "horreur" et "solitudes" de Baudelaire.

Pluies restons nus

Chaque fois que j'ai lu Plusieurs Sonnets, il m'a semblé préférable que je déchiquette mes carnets de poésies.

Si toujours la croisée, indubitable exil,
Se souvient que des feux obscurcissent un casque,
Je sais un grand éclat pour qu'au songe s'accroisse
Maint trésor dans l'oubli d'un astre puéril.

Peut-être inanité par écume du ciel,
Espace dédiant à l'oiseau le délice
De la fatale gloire avec clarté stérile,
Le vivace suicide a ployé son orgueil.

S'attarde, transparent fantôme des guirlandes,
Tel vieux rêve inutile au lointain de crédences
Que hante en le miroir ce seul objet absent.

L'horreur d'un coup très haut jette sous une pourpre
La région au nord de tout tison de sang.
Quoi ! désir excepté les siècles tordent l'ombre.

Raoul

Sélénet à Raoul

Au clair de la Lune
S’esquissait un trait
On lut dans la rune
Que Raoul naîtrait

Raoul à Yasmine
Est né ce matin
Il a bonne mine
On dirait Martin


Alexandrins anagrammes

Tridimensionnel margay, saur à manger,
Yasmine Damiens, Raoul, Martin Granger :
innés grammairiens. N’y a regard tamoul
Martin Granger ? Yasmine Damiens, Raoul
emmagasineront ! Yang rural dira miens
Raoul, Martin Granger, Yasmine Damiens.

Archives - juin 2007

Sélectionner une date

juin 2007
« 123456789101112131415161718192021222324252627282930 »

Les cases à fond coloré signalent les dates de parution des billets. Les flèches permettent de se déplacer au mois suivant ou précédent.