Départ du Tour de France les 2 et 3 juillet 2016, la caravane passera deux fois à Pirou, berceau de Pirouésie (lire plus bas). Mais déjà, jeudi 9 juin, un prologue littéraire s'y tiendra en présence d’Olivier Salon.

Ça alors ! Agrippée au niveau de la mer, Pirou culmine cependant au classement hors catégorie : sommet poétique de la Grande Boucle. Demandez son avis à Paul Fournel, cycliste émérite et OuLeader (Pdt de l’Oulipo) d’un fameux peloton de poètes qui filent dans la Manche chaque été. Et souvenez-vous des 20 libraires nés à Pirou au XVIII siècle, colporteurs montés puis installés à Paris.

À portée de clocher, en 1960, Raymond Queneau et François Le Lionnais ont inventé ici l’Oulipo, Ouvroir de Littérature Potentielle, sorte d’échappée littéraire fulgurante. Georges Perec en fut un des champions, expert en cyclisme lui aussi et propriétaire d'un petit vélo à guidon chromé.

Eh bien, là précisément où roulera le peloton, un avatar prolifique de l’Oulipo perpétue le bel élan. Ça s’appelle Pirouésie, et tout un peuple poète y participe ardemment, depuis les enfants à l’école jusqu’aux pensionnaires en maisons de retraite. Autour du canton de Pirou, on compose de la poésie dans les maisons et dans les moulins, en courant les rues ou à travers la lande, au faîte du château ou face à l'océan...

Quant au prologue du 9 juin prochain, Olivier Salon et les Oulipiens aiment la contrainte littéraire. Et quand passent des vélos, on écrit des poèmes sur le vélo, parfois sur un vélo, du moins avec un petit vélo dans sa tête. Il y a des sonnets de sonnettes en 14 étapes, des exercices de cycle, des haïkus de pédale, des quatrains d’enfer, des centons de peloton, etc.

Rendez-vous donc, crayon et carnet à la main, le 11 juin à Pirou pour une expérience véloétique inoubliable, aussi vrai que la poésie comme le vélo, il suffit d’une fois pour savoir toute la vie.

..........