Voulez-vous savoir ce qu’est un poème radio-yaourt ?
À supposer que oui, un poème radio-yaourt s’écrit en écoutant à la radio une langue totalement inconnue.
D’abord on pêche des fragments de discours puis, par homophonie, on les assimile à sa langue maternelle.
Notez la distinction d’avec le chant yaourt traditionnel, qui consiste à contrefaire une langue donnée par simples onomatopées.
À l’heure où j’écris ces lignes, une chanson africaine accompagnée à la kora glisse sur les ondes ; du refrain j’entends :
Aboie la mort, allez
elle aboie la mort !
... quand probablement les choristes disent tout autre chose ; quand, aussi probablement, vous auriez entendu autre chose encore.
Parenthèse relative à l'inconscient qui cause : au lieu de transcrire soi-même le poème radio-yaourt, on peut le dicter à son psychanalyste ; il suffira d’allumer le poste à côté du divan.
Une variante s’appelle le poème radio-yaourt allégé, l’homophonie s’appliquant à une langue étrangère maîtrisée peu ou prou ; exemple :
It's a long way to Tipperary,
it's au long way to go.
devenant :
Est-ce un Anglais le p’tit père Henri,
est-ce un Anglais poulbot ?
etc. ad lib.
Précision enfin, le poème radio-yaourt peut se pratiquer à plusieurs, jeu de société garanti plaisant.
À vous de jouer.

PS - Papa Moustique pratique la retranscription yaourt du babil de Raoul, 1 an. Il m'écrit : « Le raoulien est une langue étonnante. Ainsi, Barack Obama imbécile, nous a déclaré le bambin hier. »