Billet déjà publié sur ce blogue ; poème paru dans « La Nouvelle Revue Moderne » de Philippe Lemaire. Mais il y manquait une explication, la voici.

Le sonnet est un centon mallarméen. Le titre « Pluies restons nus » est anagramme de « Plusieurs Sonnets », sources exclusives des fragments recomposés :
- Quand l'ombre menaça de la fatale loi
- Le vierge, le vivace et le bel aujourd'hui
- Victorieusement fui le suicide beau
- Ses purs ongles très haut dédiant leur onyx

Chaque fois que j'ai lu Plusieurs Sonnets, il m'a semblé préférable que je déchiquette mes carnets de poésies.

Si toujours la croisée, indubitable exil,
Se souvient que des feux obscurcissent un casque,
Je sais un grand éclat pour qu'au songe s'accroisse
Maint trésor dans l'oubli d'un astre puéril.

Peut-être inanité par écume du ciel,
Espace dédiant à l'oiseau le délice
De la fatale gloire avec clarté stérile,
Le vivace suicide a ployé son orgueil.

S'attarde, transparent fantôme des guirlandes,
Tel vieux rêve inutile au lointain de crédences
Que hante en le miroir ce seul objet absent.

L'horreur d'un coup très haut jette sous une pourpre
La région au nord de tout tison de sang.
Quoi ! désir excepté les siècles tordent l'ombre.