D'après Verlaine —

Écoutez la douce chanson
au refrain qui pleure et vous plaît :
discret et léger son couplet,
eau sur de la mousse et frisson !

Connue et chère fut la voix,
mais elle est voilée à présent
comme une veuve s'épuisant ;
pourtant, fière encore une fois

dans les plis d'un voile ajusté
palpitant de vent envahi,
cache et montre au cœur ébahi
une étoile de vérité.

Voix reconnue, elle s'en vint
dire que la vie est pardon,
que de l'envie et la haine on
se sera délesté défunt.

Elle parle aussi de lauriers
et de tout simple lauréat,
de noces d'or, immédiat
bonheur d'une paix sans guerriers.

Accueillez la voix qui dit bien
son épithalame ingénu.
Allez, d'âme on n'a mieux tenu
qu'âme d'esprit moins saturnien !

Elle est en peine à la façon
d'âme qui souffre sans dépit,
et comme sa morale luit !...
Écoutez la sage chanson.




La version originale de Verlaine déroge à l'alternance, toutes les rimes en sont féminines :

Écoutez la chanson bien douce
Qui ne pleure que pour vous plaire,
Elle est discrète, elle est légère :
Un frisson d'eau sur de la mousse !
(...)

Ici au contraire les rimes sont masculines, de plus vocaliques (consonnes finales muettes).
deux autres traductions, lipogrammes, du même poème.